Algérie

Une famille en détresse



L'accident remonte au 10 novembre 2010, lorsque ce père de famille, sans se rendre compte d'une fuite importante de gaz, avait commis le geste fatal. «J'ai mis le doigt sur l'interrupteur, et puis plus rien», raconte-t-il avec beaucoup de regret. Au moment où il relatait les faits, son regard exprimait le remords, et sa voix nouée s'estompait au fur et à  mesure que le sentiment de culpabilité le submergeait. «Je n'aurai pas dû allumer», semblait-il dire. Résultat: le rez-de-chaussée d'une maison construite sur une surface de 100m2 a été soufflé à  la vitesse de la lumière.
Comme une traînée de poudre, l'information a fait, l'instant d'après, le tour de la ville, et le lendemain toute la presse en parlera. Ce n'est qu'après son hospitalisation qui a duré 8 jours, que Mounir Bensbaâ se rendra compte des dégâts: sa voiture personnelle, sa marchandise, d'une valeur de 300 millions de centimes, en plus d'une importante somme d'argent (25 millions de centimes), sont pratiquement parties en fumée !
Et pourtant les ennuis ne faisaient que commencer pour lui, avec le peu qui a été épargné par l'explosion, et de surcroît l'hiver qui pointait du nez. Il rassemble alors le courage qui lui restait, et toutes les preuves du sinistre (PV dressé par la Protection civile et celui par la police), et entame le parcours du combattant.
Il s'adressera tour à  tour au P/APC, au chef de daïra, au chef de cabinet du wali et aux associations. A la fin, sur instruction du wali, une proposition de le reloger de manière provisoire lui a été faite, en attendant de le loger définitivement. A sa grande surprise, ce « logement provisoire» était encore plus délabré. « La maison qu'ils m'ont proposée était le repaire des voyous du quartier Z'mala; elle était dans un état lamentable. Il n'y a ni électricité, ni eau ni gaz. La cour et les chambres sont pleines d'immondices et le parterre parsemé de tessons de bouteilles d'alcool fraîchement consommées», raconte-t-il. Nouredine Belloumi, un élu de la commune, chargé du patrimoine, dira: «Nous lui avons proposé de patienter le temps de réparer les défectuosités, mais lui s'est montré impatient d'avoir les clés.» Non, rétorque le concerné, «une proposition pareille, c'est la dernière chose que j'aurais souhaitée, d'ailleurs je ne leur ai jamais demandé de me loger, ce que je voulais c'est simplement une aide financière qui me permettrait de démolir et de  reconstruire ma propre maison». En attendant, sa femme, ses quatre enfants, sa mère, ses deux sœurs et son beau-frère continuent de vivre dans leur maison délabrée avec, dans le dossier volumineux, un constat de justice attestant que la bâtisse menace ruine.                                                          


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