Algérie

Une facture très salée envoyée à l'Espagne !


Premier fournisseur de gaz naturel à l'Espagne et à l'Italie depuis 2022, l'Algérie profite bien de la stratégie mise en place par l'Union européenne (UE) visant à se déconnecter du gaz russe et à accélérer sa sortie des énergies fossiles.Cette obsession n'a, en fait, que fait augmenter la dépendance des pays européens au gaz américain, russe et algérien. La crise énergétique mondiale est durable. Les tensions géopolitiques actuelles menacent la stabilité économique, environnementale et sociale des pays consommateurs qui ne sont pas au bout de leur peine, selon l'Agence Internationale de l'Energie qui alerte sur l'éventuelle pénurie du gaz en Europe pour l'hiver 2023-2024.Pour éviter un tel scénario, l'Italie, l'Espagne et la France avaient déjà révisé leurs contrats de vente et d'achat du gaz algérien. Hausse de volume des exportations, mais aussi des prix à l'export. Chiffres à l'appui : le prix du gaz vendu à l'Espagne a triplé depuis 2022, selon la chaîne espagnole Canal Sur Télévision, repris par plusieurs médias étrangers et locaux. Elle prédit une note très salée pour l'Espagne d'ici la fin de 2023 et remet en cause la fermeture du fameux gazoduc Maghreb Europe et l'absence de régulation du marché gazier mondial. Madrid paye 800 euros la tonne de gaz naturel liquéfié (GNL) à Alger, contre 380 euros la tonne en 2022.
«Si en 2022, une tonne du GNL coûtait 380 euros, en 2023 le tarif est de 800 euros», indique la même source, précisant qu'avec les chiffres du mois d'août, l'Espagne a déjà dépensé 378 millions d'euros cette année pour 475.000 tonnes de GNL, ce qui représente 90 millions d'euros de plus que pour toute l'année 2022», a-t-elle expliqué. Les tarifs ont triplé en seulement deux ans, soutenus par les tensions géopolitiques croissantes en Europe de l'Est et au Moyen-Orient. La crise risque de s'aggraver davantage si le conflit israélo-palestinien s'étend dans cette région stratégique. Ce qui explique la hausse des revenus de la Sonatrach qui, depuis le début de la crise énergétique, a renforcé le nombre de ses découvertes dans le secteur pétro-gazier en vue d'augmenter ses réserves énergétiques ainsi que son volume de production et d'exportation.
De quoi rassurer ses clients européens qui ont toujours pointé la production limitée de l'Algérie en la matière en raison du manque d'investissement dans le secteur. Ce n'est plus le cas. Ces deux dernières années, la compagnie nationale pétrolière a conclu d'importants contrats de partage de production des hydrocarbures avec des géants énergétiques étrangers. L'objectif est d'augmenter ses réserves, ses exportations et ses revenus. En 2022, l'Algérie a exporté plus de 56 milliards de m3 de gaz sur un volume total de production de 98 milliards de m3 et ambitionne à doubler le volume de sa production et de ses exportations d'ici fin 2023. Et, ses clients habituels, à l'instar de l'Espagne, sont contraints par la force des choses d'acheter plus cher le gaz algérien. La facture risque d'être très salée pour ce pays de la Péninsule ibérique, avec lequel l'Algérien n'entretient aucune relation commerciale ou diplomatique depuis 2021. L'Espagne a acheté, selon le même média, «plus de 3 milliards d'euros de gaz naturel algérien en 2022 contre pour 1.174 million d'euros en 2021». La valeur devrait tripler encore d'ici la fin de l'année 2023.
Concernant le GNL, en forte demande, son tarif est passé de 380 euros la tonne en 2022, à 800 euros, en 2023, relève la même source, précisant que jusqu'«au mois d'août écoulé, l'Espagne a déjà dépensé 378 millions d'euros pour 475.000 tonnes de GNL, ce qui représente 90 millions d'euros de plus que pour toute l'année 2022». Le média espagnol justifie cette envolée des prix du gaz algérien par plusieurs facteurs, notamment «la fermeture par l'Algérie du Gazoduc Maghreb-Europe, qui la reliait auparavant à l'Espagne via le Maroc, et l'impact de la guerre en Ukraine, mais surtout l'absence d'un mécanisme clair de régulation des tarifs joue également un rôle».
En conclusion, la fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) coûte toujours chère à l'Espagne qui peine à compenser ses pertes. L'Espagne cède sa place à l'Italie, devenu le partenaire privilégié de l'Algérie, ce qui certainement ne plaît pas à Madrid qui peine à convaincre ses alliés européens de l'impératif de relancer le projet du Gazoduc Midcat, alors que Rome et Alger ont convenu de relancer le projet du Gazoduc Galsi et de réaliser d'autres nouvelles infrastructures énergétiques pour connecter davantage l'Europe au marché africain. En tout état de cause, l'Algérie demeure le fournisseur principal et fiable de gaz naturel à l'Espagne.
Samira Takharboucht
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