Algérie

Une expertise explosive



Il est de notoriété que la gestion des 'uvres sociales a toujours constitué un élément, tantôt de tensions et de tiraillements, tantôt de convoitises. Mais, ce qui est certains c'est que « la gestion du fonds des 'uvres sociales ne laisse personne indifférent. » Celui du centre hospitalo-universitaire d'Oran ne fait pas exception. En effet, selon les conclusions d'un rapport d'expertise dont une copie est en notre possession, un ensemble d'anomalies et de dépenses « jugées douteuses » ont été signalées. Il y est mentionné, entre autres, que « les dépenses totales des 'uvres sociales pour l'exercice 2004 s'élèvent à 21 548 165, 48 dinars, soit 88,5% du montant global des dotations allouées pour 2003 et 2004. »Toujours est-il que le rapport en question fait état de nombreuses anomalies dans la gestion comptable et des dépenses. Selon le même rapport, une somme de 2 960 500 Da a été engagée pour l'achat de moutons. Ce qui correspond à des centaines de têtes de moutons ! Il est mentionné clairement l'absence de liste nominative des travailleurs bénéficiaires et d'ajouter en guise de recommandation que cette « liste doit être établie et présentée comme pièce justificative ».De nombreuses anomalies ont été relevées par l'expertise, entre autres, la mention de factures payées mais non annulées, « ce qui laisserait croire à un probable double paiement. » Par ailleurs, des factures déjà comptabilisées demeurent « anormalement dépourvues de dates ».Des prêts non remboursables 'Dans un autre contexte, la même expertise « recommande » la présentation, comme pièce justificative, de la liste des bénéficiaires de trousseaux scolaires. En ce qui concerne les prêts sociaux qui se chiffrent à 1 908 000 dinars (soit 8,8%), ils « doivent faire l'objet d'un engagement écrit et légalisé par le bénéficiaire de nature à garantir le remboursement de la créance ». C'est à croire que les remboursements ne se font pas. Et cela ne daterait pas d'hier, selon certaines sources, mais c'est une pratique qui dure depuis les années 1998, 1999, 2000 et 2001 où des sommes faramineuses ont été allouées sous forme de prêts mais qui n'ont, jusqu'à ce jour, pas été remboursées, selon la même source sûre. Par ailleurs, une petite lecture du rapport d'expertise nous amène à croire que les dépenses effectuées au niveau des 'uvres sociales du CHUO auraient pu régler pas mal de problèmes et rendre service à des travailleurs en réelles difficultés. Sachant que la somme de 377 223, 40 Da a été allouée durant l'exercice 2004 pour l'achat de 27 téléphones portables de marque « Samsung », amène certains à se poser, légitimement d'ailleurs, la question sur l'opportunité réelle d'une telle dépense ' Il est par ailleurs mentionné sur le même document, les dépenses de 200 000 Da pour le décapage du sol et le désherbage, 170 000 Da pour l'élagage des arbrisseaux, 650 000 Da pour l'aménagement de l'espace extérieur de la crèche et 143 000 Da pour la réparation de véhicules. Selon une source crédible, l'on saura « qu'un véhicule sur les deux appartenant aux 'uvres sociales n'est plus en circulation et il se trouverait chez un tôlier... ».Suite à l'élaboration de ce rapport d'expertise et selon des informations internes, la direction générale du CHUO n'a jamais été destinataire du bilan des 'uvres sociales, bien qu'elle l'ait demandée à plusieurs reprises. Devant la fin de non-recevoir dont elle a été l'objet, « une plainte a été déposée auprès des structures compétentes ».
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