Ils étaient nombreux à s'être déplacés jeudi soir au niveau de l'Institut français d'Alger pour assister au spectacle de « TinniT» qui, à la base, est une plateforme de création alternative fondée en 2019 par un collectif d'artistes algériens. «À la frontière entre les arts et les sciences, entre les technologies numériques et analogiques» pourrait résumer la démarche artistique de «TinniT». Un spectacle très spécial qui s'est donné en plein milieu de la médiathèque de l'Institut français d'Alger et ce, dans le cadre du «Novembre numérique». Après Tlemcen et Sidi bel Abbèes, place donc à Alger! Composé de Hacène Zemrani, musicien saxophoniste et compositeur, de Youcef Bouzidi à la basse, de Nazid Ziad à la batterie, le tout orchestré par une très belle mise en scène en projection vidéo, signée Mehdi Hachid, la formation de TinniT a invité le public à une performance inédite, explorant de «nouvelles interactions entre la lumière, le son, le temps et l'espace».En effet, les compositions jouées par les excellents musiciens flirtaient en toute harmonie avec les «plages» de lumières qui se reflétaient à travers les murs et le plafond de cette salle consacrée habituellement à la lecture dans un silence religieux. Une fois n'est pas coutume, la médiathèque de l'Institut français d'Alger s'est transformée en un havre de paix autrement plus jouissif grâce aux notes jazzy du trio de musiciens qui exhalaient grâce à leurs instruments, combinés au mariage des silhouettes picturales qui se miraient entre nous et au-dessus de nos têtes,une belle fête des sens. Une ambiante atmosphère, très sensuelle, enveloppait l'espace, laissant exprimer tout plein de sentiments, entre mélancolie, joie survoltée, peine ou déception. Entre «wakt» (temps) ou encore «Oran call» (l'appel d'Oran), la musique se voulait tantôt douce ou dense, sauvage, caressante, ou frénétique, fortement lyrique, teintée même de relent latino... un tas de sonorités se faisaient entendre en filigrane, laissant le public planer, rêveur en le transportant par moment dans un autre lieu, autrement enchanteur, ou de façon plus désarçonnée, quand il s'est agit de dénoncer le chaos qui ronge notre patrimoine, notamment la Casbah qui tombe en ruine...Le saxophone qui ne cessait de crier ses lamentations aux visages du public balayait l'atmosphère sombre et profondément colorée paradoxalement, qui se jouait sous nos yeux. Colorées étaient aussi les lumières qui dansaient au-dessus de nos têtes comme ce langage musical qui tourbillonnait avec ses volutes de sons qui parlaient à l'âme et au corps. «TinniT» est une belle expérience sonore et visuelle des plus inspirantes, à vivre au moins une fois dans sa vie!
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Posté Le : 12/11/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com