Sur tous les étals des marchés, la tendance est encore à la hausse des prix. Malgré les assurances peu convaincantes que l'on nous donne, il est à parier que le feu n'est pas disposé à s'éteindre et tout porte à croire que la flambée a de beaux jours devant elle. Ni les simagrées pompières par le verbe ni les gesticulations sentencieuses des autorités n'y feront rien et le consommateur n'aura comme seul remède à son désarroi que la sacro-sainte revendication salariale portée à bras-le-corps et présentée comme une exigence légitime. Sa légitimité deviendrait d'autant plus justifiée au regard d'un budget de l'Etat duquel transpire une forte odeur de nostalgie érigée comme dogme et idéologie.Le socle de la plus-value, ce rigide fondamental économique reste une vague notion rejetée au bénéfice d'une culture de l'à-peu-près et la mise en avant des revendications demeure magistralement encouragée par la manière avec laquelle l'Etat lui-même gère sans aucune rigueur les deniers dont il a la lourde responsabilité. Quand on étale des milliers de milliards de dinars au nom d'un prestige aléatoire pour animer du vent, il devient du bon droit du monde du travail d'alimenter une corrélation financière dont il exige le bénéfice, et il est loisible pour lui de se départir de toutes autres considérations aussi sensées qu'elles pourraient l'être.Cette mentalité solidement ancrée s'apparente presque à un périlleux exercice du donnant-donnant semant la graine imparable de la flambée des prix. Alors que dans d'autres contrées frappées de plein fouet par la crise économique mondiale, la raison emprunte un cheminement inverse pour que l'unique latitude dont dispose la force du travail, pourtant autrement mieux rodée, soit uniquement cantonnée dans la préservation de ce qui reste des emplois. Ailleurs et là-bas, pour contenir les orages dévastateurs qui se sont présentés, on a été même poussé jusqu'à rogner sur le poids des couffins.Ici on commence déjà à ciseler dans les promesses qu'a laissé entrevoir la providence divine. Les dizaines de grands projets sont remis dans les tiroirs mais on persiste à miroiter des trophées futiles pour que ceux qui suent et avec lesquels la bénédiction du Trésor public est fâchée se dirigent droit sur les murs.
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Posté Le : 22/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com