Algérie

Une évolution palpable



Une évolution palpable
Pas de doute et nul besoin de statistiques. Les femmes algériennes ont accompli de grands progrès. Il suffit simplement de regarder autour de soi. Elles sont des milliers dans les hôpitaux, dans les laboratoires des universités ou les bureaux d'architecture. Les unes portent la tenue militaire et d'autres se distinguent dans le domaine des arts ou de la gestion. Il est loin le temps où la claustration était la condition partagée et subie par la majorité d'entre elles. Il suffit de relire quelques témoignages durs et poignants comme ceux de Fatma Ath Mansour Amrouche ou des ?uvres littéraires comme celles d'Aïcha Lemsine, Assia Djebbar, Malika Arabi ou Fettouma Touati pour se rendre compte de l'ampleur des souffrances. S'y replonger permet de mesurer cette évolution portée à la fois par le combat des femmes et le volontarisme de l'Etat. Le code de la famille, qui focalise les débats et dont certains aspects discriminatoires ont été depuis gommés, est certes toujours un texte de référence. Il ne doit pas faire oublier les efforts des pouvoirs publics en matière d'encouragement à l'instruction, à la création d'entreprises, à la promotion politique de celles qui constituent plus de la moitié de la population. La quête de beaucoup de femmes se résumait dans un passé pas trop lointain à sortir de la maison, à briser les chaînes de l'enfermement. Aujourd'hui, dans le moindre village et ville d'Algérie, elles ne rasent plus les murs, hâtant le pas pour s'éloigner de la rue, territoire réservé aux hommes. Même le droit à l'instruction fut une lente et dure bataille. Des pères et frères, qu'on croyait audacieux ou inconséquents, ont dû essuyer des moqueries pour permettre à leurs filles d'aller au lycée ou à l'université. Le malaise d'une partie de la société attachée aux valeurs de la société traditionnelle provient de cette intrusion des femmes dans l'espace public. Ce dernier est devenu de plus en plus mixte. Même les fameux lycées réservés pour l'un ou l'autre sexe ont disparu. Cette réelle évolution qui se traduit aussi dans la présence visible et massive des femmes dans les administrations et les entreprises est un indice de cette amélioration. Ce statut est certes enviable par rapport au monde arabo-musulman. Il n'exonère pas pour autant d'efforts supplémentaires pour lutter contre certaines mentalités, qui freinent encore la consécration de ces droits inscrits dans la Constitution et les lois du pays et cherchent à culpabiliser les femmes au nom d'une certaine moralité. Des associations luttent de pied ferme pour faire reculer les formes de violence dont elles sont victimes dans les lieux publics ou le foyer conjugal. D'autres continuent à faire reculer l'analphabétisme qui touche d'abord les femmes. Durant la décennie noire, le phénomène de la déscolarisation a touché de plein fouet les filles. La résurgence des mentalités rétrogrades qui mènent des batailles d'arrière-garde oblige les femmes à ne pas baisser la garde.




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