Algérie

Une évaluation économique s'impose



Une évaluation économique s'impose
La stratégie la moins chère à adopter pour un accès aux soins avec équité est le socle recherché aujourd'hui par tous les Etats. L'objectif visé est la rationalisation des dépenses puisque les ressources sont de plus en plus diminuées. Ce qui nécessite une gestion avec plus de moyens techniques et économiques.C'est du moins ce que les premières Journées internationales «hôpital pharma» offrent à travers les différents thèmes présentés depuis hier à Alger. Cette rencontre, organisée par le Forum Santé&Pharma, en collaboration avec la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et sous le parrainage du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, se veut ainsi un starter pour s'initier dans une nouvelle logique de gestion du médicament, que ce soit pour son approvisionnement, sa disponibilité et sa dispensation qui était jusque-là entachée d'opacité. L'évaluation économique permettant d'estimer les coûts et les conséquences des programmes de santé éclaire la prise de décision.«Quand on voit que 22% des dépenses des établissements publics de santé sont le fait des produits pharmaceutiques ? soit une enveloppe de 100 milliards de dinars algériens au titre de l'exercice 2015 ? on est en droit de se poser la question de savoir si tout cet argent, auquel s'ajoute le remboursement par la Sécurité sociale des médicaments dispensés en officine, est bien utilisé et répond à une logique basée sur la pertinence et l'efficacité», s'interroge le ministre de la Santé dans le discours d'ouverture lu par l'inspecteur général, M. Berradjoune.Et de signaler qu'«aujourd'hui la disponibilité étant assurée, il est temps de passer à une étape supérieure qui doit porter sur ce que j'appellerais ''l'amélioration de la gouvernance du médicament en milieu hospitalier''.» Laquelle gouvernance doit justement obéir à des préalables pour passer de la logique d'expansion à une logique d'efficience, note Miloud Kaddar, expert en économie de santé et ex-cadre à l'OMS. Pour lui, la logique administrative et comptable est révolue, il est temps de passer à la logique basée sur les données et un système d'information producteur de données. «Adopter une logique éclairée afin d'accéder à l'information de manière intelligente.Mais, au préalable, il faut mettre en place des critères d'analyse et d'évaluation», a insisté M. Kaddar et de préciser qu'il est important d'établir les priorités qui seront fixées par des équipes pluridisciplinaires et surtout avoir une bonne connaissance de ce dont nous avons besoin. Il recommande ainsi de développer la culture d'évaluation inexistante en Algérie, mettre en place les outils d'évaluation afin de mieux maîtriser les coûts, la budgétisation, les études d'impact de budget, la part des dépenses, etc.Ce qui nécessite une formation et une expertise de tous les intervenants. «C'est pourquoi, a-t-il encore recommandé, il est important d'introduire la pharmaco-économie dans la formation des personnels de santé. Le pharmacien hospitalier ne se réduit pas seulement à la gestion et la dispensation des médicaments aux patients hospitalisés, mais comprend des dizaines de métiers et compétences tels que la pharmaco-vigilance, la pharmacie clinique, l'hygiène hospitalière, la biologie médicale, etc.», soutient le Dr Nagy Hadjadj, co-organisateur de ces journées qui prennent fin aujourd'hui.


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