Algérie

Une étudiante menacée d'exclusion à Sétif


Une étudiante menacée d'exclusion à Sétif
Une jeune étudiante, inscrite en 1re année tronc commun des sciences et technologie à l'université Ferhat Abbas de Sétif, risque l'exclusion. Le port de la tenue occidentale en est la cause. Les faits de cette affaire, qui n'est pas un cas isolé au niveau de l'institution précitée, où les fanatiques réinvestissent le terrain, remontent au 3 juin. L'étudiante s'est présentée à l'amphithéâtre 8 pour passer son examen. Une enseignante portant le djilbab invite l'étudiante à changer de place. A ce propos, la jeune R. Ouafa dira : « Rien que pour me provoquer, l'enseignante m'oblige avec un air haineux de changer de place. En me levant, un clou de la chaise me déchire le pantalon. Au lieu de compatir, l'enseignante trouve non seulement le moyen de me vexer en disant que je ne devais pas porter cette tenue, mais de balancer des propos blessants. » Bouleversée par cette mésaventure, notre interlocutrice enchaîne : « A l'issue de l'examen, on m'apprend que les surveillants de l'épreuve ont établi un rapport et que je devais passer devant le conseil de discipline en mesure de prononcer mon exclusion. » « N'ayant pas omis de donner raison à sa collègue, un enseignant me suggère, quant à lui, de porter la tenue musulmane », précise non sans une certaine anxiété la jeune étudiante, qui n'en revient toujours pas. Afin de connaître l'autre version des faits, nous avons pris attache avec le recteur de l'université, qui a bien voulu nous recevoir.« L'université de Sétif est régie par les lois de la République. Celles-ci sont au-dessus de tout le monde. L'institution que je dirige est apolitique. La diversité de pensées fait sa force. Nul n'a le droit d'imposer à autrui et, par la contrainte de surcroît, son propre mode de vie. Cela dit, la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Une enquête sera à ce sujet diligentée. Si les reproches s'avèrent injustifiés, l'étudiante sera, qu'elle se rassure, rétablie dans ses droits », dira Arselan-Baki Chakib, le recteur de l'université Ferhat Abbas en proie à l'extrémisme de ces fanatiques qui écument le cinquième campus universitaire du pays. Pour l'illustration, une autre étudiante « moutabaridja » (surnom donné aux filles ou femmes ne portant pas le hidjab) a été dernièrement prise à partie par un groupe d'étudiants extrémistes. La victime, dont le seul et unique tort est le port de la tenue occidentale, raconte son calvaire.« Mercredi 29 avril, six étudiants ont tenté de m'agresser à l'intérieur du foyer situé non loin de la faculté de médecine, où je préparais un exposé avec une camarade. J'ai été ce jour-là bombardée d'injures et de menaces. Personne n'est venu à mon secours. Je n'arrive pas à expliquer un tel comportement qui me hante toujours. » Les cas précités, n'étant pas faut-il le rappeler une énième fois des cas isolés, donnent un petit aperçu sur l'activité de la mouvance qui se réinstalle petit à petit dans une université qui compte au bas mot plus de 50 000 étudiants...
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