Agée de 21 ans, Z. Zohra, une brillante étudiante à l'Institut des langues étrangères (ILE d'Oran), comparaissait le 7 avril dernier devant la cour d'appel. Elle devait répondre des principaux chefs d'accusation de violation de domicile et de tentative de vol.
Oran : De notre bureau Issue d'une famille pauvre demeurant dans un hameau aux abords du village de Gdyel, dans la contrée ouest de la ville, la prévenue n'aurait connu, selon ses camarades, que les économies sordides et les expédients. La pauvreté aurait façonné son caractère, aiguisé son intelligence et l'aurait rendue sournoise. Pour la circonstance, elle a drapé sa silhouette gracile dans une djellaba claire et a emmitouflé sa tête dans un foulard. Elle s'avance à la barre d'un pas hésitant, l'air effarouché. Des murmures se font entendre dans la salle. Trois jeunes gens, vraisemblablement des étudiants solidaires, chuchotent entre eux, tout en gardant le regard fixé sur la prévenue. Tête baissée, Z. Zohra décline son identité à travers des phrases entrecoupées de petits sanglots. Selon les faits relatés à travers la lecture de l'arrêt de renvoi, Z. Zohra et sa coaccusée, C. Karima, qui est toujours en cavale, se sont présentées, une année auparavant, au domicile de leur victime, sis à Arzew, en sachant à l'avance qu'elle s'y trouvait seule. Pour gagner la confiance de la maîtresse des lieux, les deux mises en cause ont prétendu qu'elles faisaient partie d'une brigade chargée du recensement de la population.Une fois à l'intérieur, les intruses auraient profité d'un moment d'inattention de leur hôtesse pour l'asperger de gaz lacrymogène avant de la ligoter. Elles ont fouillé, en vain, tout l'appartement, pour tenter de récupérer un compromettant téléphone portable appartenant à l'ex-époux de la victime. C. Karima aurait posé en tenue d'Eve pour son concubin, qui n'est autre que l'ex-époux en question. Ce dernier n'aurait pas manqué d'immortaliser des poses avec son portable. « J'ignorais ce qu'elle avait manigancé. Elle m'a simplement demandé de l'accompagner pour une visite de courtoisie chez une parente. Je suis innocente, monsieur le juge ! », clame la prévenue d'une petite voix à peine audible. « Et la bombe de gaz lacrymogène, vous ne l'avez peut-être pas vue ' », fait remarquer le président. « Elle était dans son sac, je ne pouvais pas le savoir », balbutie-t-elle, sans convaincre. Le représentant du ministère public a requis, après un bref réquisitoire, le maintien des peines initiales prononcées en première instance par le tribunal correctionnel d'Arzew. Rappelons que Z. Zohra a écopé de 5 ans de prison ferme à l'issue du premier procès. Sa coaccusée, C. Karima, a été condamnée par contumace à une peine de 7 ans d'emprisonnement. L'avocat de la défense a plaidé non coupable et a demandé l'acquittement en faveur de sa mandante. Au terme des délibérations, la cour d'appel d'Oran a maintenu les peines requises.
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Posté Le : 22/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.elwatan.com