L'ex-président français s'en voudra-t-il d'avoir installé l'islam au c'ur de la campagne présidentielle qu'il a finalement perdue ' En tout cas, les musulmans semblent avoir causé sa chute. Très largement à gauche dès le premier tour de la présidentielle, ils ont voté à 86% pour François Hollande au second. C'est le résultat d'une étude de l'institut Ifop sur 'le vote des musulmans à l'élection présidentielle" à partir d'un échantillon de 680 personnes.'D'après les données dont nous disposons, aucune autre catégorie de la population n'a aussi massivement voté pour le candidat socialiste (ou contre Nicolas Sarkozy) que les musulmans", commente l'Ifop 'sur la base d'un échantillon cumulé de 14 200 électeurs inscrits sur les listes électorales dont 680 personnes se déclarent de confession musulmane".
'Avec 57% des voix, François Hollande a ainsi largement franchi la barre des 50% dès le premier tour et doublé son score moyen dans ce segment de l'électorat qui, parallèlement, a également beaucoup plus voté pour Jean-Luc Mélenchon que la moyenne des Français : 20% contre 11%", développe l'institut. 'Cette hégémonie de la gauche s'accompagne mécaniquement d'une très faible audience tant de la droite (7% seulement pour Nicolas Sarkozy) que du Front national (4% contre 18% au niveau national) et se trouve confirmée de manière spectaculaire au second tour avec un score de 86% pour François Hollande, soit plus de 34 points de plus que sa moyenne nationale", ajoute l'étude. 'Ce sur-vote très important enregistré dans ce segment ' constituant on le rappelle environ 5% des inscrits ' représente 1,5 point du corps électoral, soit l'avance qui a permis à François Hollande de l'emporter", estime l'Ifop. Outre la défaite de Sarkozy, ce vote sonne aussi comme un cinglant désaveu du recteur de la Grande-Mosquée de Paris. Dès le mois de mars, Dalil Boubakeur a appelé les Algériens à voter pour le candidat de la droite dans une interview au quotidien Chourouq. Il a été le seul dirigeant de l'islam en France à donner de telles orientations. Le Conseil français du culte musulman de France (CFCM) a observé une stricte neutralité, et même l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui a une audience beaucoup plus forte que la Grande-Mosquée de Paris, s'est privée de consignes. Elle a pourtant été malmenée par l'ex-président et son ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Mais Nicolas Sarkozy ne semble pas avoir la sympathie des électeurs de confession musulmane. Ils avaient peu voté pour lui en 2000. Pourtant, il avait à l'époque tenté de les séduire grâce à son secrétaire national, Abderrahmane Dahmane. 'L'orientation à gauche de l'électorat musulman apparaît donc très nettement et semble même se renforcer sur la dernière période. Certains évoquent la très forte sur-représentation des jeunes et des milieux populaires (catégories votant tendanciellement plus à gauche que la moyenne) dans la population musulmane pour expliquer ce phénomène. Or, l'analyse montre que le puissant sur-vote à gauche des musulmans n'est pas lié à la structure démographique de ce groupe. En effet, si l'on compare les comportements électoraux à âge égal (sur la tranche des 18-35 ans) ou à CSP identiques (sur la base des ouvriers et des employés), on constate que les musulmans votent nettement plus à gauche que la moyenne des personnes du même âge ou du même milieu", analyse l'Ifop.
La variable religieuse (et avec elle la composition ethnique de la population locale) introduit une ligne de clivage très marquée au sein même des milieux populaires. Parmi les ouvriers et employés se déclarant de confession musulmane, le total Hollande/Mélenchon/extrême-gauche a atteint au premier tour de la présidentielle pas moins de 82% des voix, contre 9% seulement pour le total Sarkozy.
A. O.
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Posté Le : 24/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ameur OUALI
Source : www.liberte-algerie.com