Algérie

Une étincelle dans l'obscur couloir Tendances : les autres articles



Une étincelle dans l'obscur couloir                                    Tendances : les autres articles
Soliloques emmurés de Djamil Hadj Mohamed, recueil de poèmes et de témoignages paru aux éditions françaises Une poignée d'loups en laisse, est un livre chargé d'émotion.
Un livre écrit par un homme blessé, mis en prison sans savoir pourquoi. Djamil Hadj Mohamed a été détenu pendant quatre ans durant les années de violence et de contre-violence, les années 1990. Il est l'une des nombreuses victimes des abus en matière de détention provisoire. Dans l'univers carcéral, il a survécu grâce à la poésie. L'écriture de lettres de demandes de grâce et de pourvoi en cassation l'a fatigué. «Tu voulais être un désert hivernal, je voulais que tu sois un jardin printanier / Tu voulais être sans racine, apatride, je voulais que tu sois un exilé sur mon île»'
Des vers d'un premier poème écrit en prison, Emotion de toujours. «Pendant que j'écrivais, un espoir fou m'a gagné. Je me suis senti hors de ce lieu, ignorant le temps presque heureux, le temps de l'écriture ('). Pour le deuxième poème, l'histoire m'inspira le début d'un roman, La nuit du pardon, un chapitre d'un second roman non terminé», témoigne-t-il. Djamil Hadj Mohamed, psychologue de formation, raconte, à sa manière, les incroyables histoires des détenus : Nasri, Momo, Nouredine, Amar, Halim, Belkacem, Abbas, et d'autres. Chacun traîne un drame : Salim, 18 ans, a été mis en prison pour avoir servi un casse-croûte de kerentika (selon l'expression de l'ouest du pays) à un terroriste présumé ; Lazreg, non voyant, détenu pour trafic de drogue en raison d'une erreur de procédure des gendarmes ; Abdederrahmane, mineur, condamné pour «défaut d'assurance» de sa mobylette et tant d'autres injustices.
La colère calme de Djamil Hadj Mohamed est exprimée en mots qui, parfois, sortent comme une rafale de balles, et parfois comme des pétales de rose dans un air d'été' «Je suis parti comme ça, sans l'avoir voulu /J'ai tout pris, j'ai laissé si peu / Le peu que j'ai laissé est une graine semée / Le temps d'une saison / J'ai vu le fruit mûrir / Je suis parti sans mordre dedans», un poème qui clôture un recueil à lire d'un seul trait. Hachmi Ameur a illustré la couverture. Dans l'avant-propos, Habib Amar, ami de l'auteur, a révélé que ces textes devaient être publiés sur un blog'


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