Algérie

Une éternité de 72 heures



Le rideau est tombé hier à minuit, sur la campagne électorale pour les élections du 27 novembre, laissant derrière elle les citoyens et les candidats dans une espèce de frustration non assouvie, notamment en matière d'arguments frappants. Il faut dire que durant ces 20 jours de course effrénée dans tous les recoins du pays, les formations politiques en lice, ont usé de toutes leurs forces de persuasion pour atteindre le coeur et la raison des Algériens, sans pour autant engendrer une effervescence particulière. À ce titre, la campagne s'est déroulée sans vitesse de croisière, sans grande rivalité entre les participants et avec une certaine difficulté à haranguer les foules. Sauf pour quelques formations expérimentées, dont les rouages rodés aux rendez-vous électoraux, et habitués à brandir sur le terrain, des arguments massue. Cela étant, ceux qui ont compris l'importance des nouveaux enjeux que présente cette étape, se sont abstenus de verser dans les anciens réflexes, les discours stériles et les promesses à tout-va. Ils ont concentré leur énergie sur l'importance du rendez-vous en tant qu'événement générateur de facteurs de rapprochement entre l'Etat et le peuple, mettant en exergue les effets de la révision de la Loi fondamentale du pays, du code électoral et notamment la lutte acharnée contre l'implication de l'argent sale en politique. Dans ce sens, la liberté du choix conférée à l'électeur, à travers l'éradication du principe de tête de liste, l'élargissement des prérogatives des élus des Assemblées populaires communales, ont été des leitmotivs de la campagne, dans la mesure où le développement local a été au centre de tous les discours et les interventions des partis. Le volet des réformes économiques à la substitution aux promesses du passé, du fait que la majorité des formations politiques a usé de cet argument sans retenue, pour réaffirmer ses engagements envers le citoyen. Elles ont, à ce titre, appelé à l'unanimité, au renforcement du front interne, à la vigilance contre les tentatives de déstabilisation, considérant que la réussite des ces élections marquera l'aboutissement nouveau point de départ, sur des bases nouvelles, où la prise en charge des préoccupations sera la priorité des élus.C'est précisément à ce niveau que les efforts des candidats se sont heurtés au pragmatisme inébranlable des citoyens. Une méfiance qui découle de décennies de manipulation et de spoliation de la souveraineté du peuple, où les rendez-vous électoraux étaient si fourbes et méprisants envers le peuple, que leurs traces et leurs séquelles sont restées particulièrement vives. C'est cet électeur qu'il aurait fallu convaincre aujourd'hui, car ce dernier, même s'il est tenté de croire aux changements indéniables survenus sur la scène politique, au renouvellement des institutions et à un nouvel espoir de renouveau tant attendu, il est sûr qu'il n'avancera pas les yeux fermés et restera vigilant durant les mandats des élus, en qui il aura placé sa confiance.
Ce n'est plus le citoyen aveuglé par les promesses loufoques et bercé par un mensonge sans fin. La particularité de ces élections réside dans une prise de conscience de part et d'autre, des enjeux et des défis, mais surtout des dangers qui guettent le pays et qui risquent de se compliquer si le processus constitutionnel vient à être compromis.
Place donc au silence électoral, durant lequel les futurs électeurs auront à peser l'importance et la particularité de ces élections qui s'inscrivent foncièrement dans un renouveau dans la gestion des collectivités locales et, par conséquent, dans le quotidien du citoyen et de peser le pour et le contre d'une participation massive.


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