Algérie

Une équipe nationale de football qui a grandi



Une équipe nationale de football qui a grandi
Six matches, cinq victoires dont deux en déplacement et une seule défaite, voilà un bilan dont beaucoup d'équipes nationales rêveraient. Il y a longtemps que cette équipe d'Algérie n'avait pas réussi une qualification aussi aisée à une phase finale de CAN. On pourrait même dire qu'elle ne l'avait jamais réussi auparavant.A sa sortie d'un Mondial brésilien où elle avait fait parler d'elle, on pouvait craindre que cette sélection ne subisse une sorte de décompression, d'autant qu'elle avait dû faire face au remplacement de son entraîneur, Vahid Halilhodzic, par Christian Gourcuff.Il n'en a rien été et ce dernier s'est rapidement «formaté» au moule de cette équipe qu'il cherche à amener au plus haut sommet du football africain avec la conquête du trophée de la CAN.Même la grande équipe du début des années 1980 n'avait pas eu de résultats aussi probants après avoir participé au Mondial. Quelques mois, à peine, après avoir pris part à la Coupe du monde de 1982, le Verts avaient, certes, remporté quelques succès mais ils avaient subi un sérieux affront en Ouganda où ils avaient été humiliés sur le score de 4 buts à 1. Ira-t-on jusqu'à affirmer que cette sélection de 1982 est moins performante que celle d'aujourd'hui ' Certainement pas. Il y avait dans le cru de 1982 des éléments comme Madjer, Belloumi, Assad, Dahleb ou Fergani que l'équipe nationale actuelle, malgré tout le mérite de ses joueurs, ne peut prétendre présenter.On dira que cette dernière a joué un huitième de finale de Coupe du monde, performance que n'avait pas réussie celle de 1982 mais le fait est qu'en 2014, les Verts sont passés avec 4 points et un seul succès à leur compte alors que leurs prédécesseurs de 1982 avaient dû quitter le Mondial après le premier tour après avoir empoché 6 points et enregistré 2 victoires. Il faut ajouter qu'en 1982 l'équipe d'Algérie n'avait pu accéder aux huitièmes de finale à cause du match arrangé entre les Allemands et les Autrichiens.Des moyens dont avait besoin cette équipeIl apparaît, cependant, mal venu d'opposer les deux équipes nationales de football qui ont réussi les meilleurs résultats depuis l'indépendance du pays. Le football algérien a longtemps souffert du manque d'une sélection nationale performante pour tenter de faire un parallèle entre celles qui ont valu à leurs supporters de vivre d'immenses instants de bonheur. Il n'en reste pas moins que lorsqu'on voit comment l'équipe actuelle est managée et prise en charge, on est forcé de se projeter sur le passé quand les Verts n'avaient même pas un endroit à eux pour être regroupés. Il est incontestable que si l'équipe nationale d'aujourd'hui obtient de bons résultats c'est parce qu'elle dispose d'un bon staff technique et de joueurs assez talentueux. Mais c'est aussi et surtout parce qu'elle bénéficie de moyens que ses prédécesseurs étaient loin d'avoir. A titre d'exemple, l'équipe nationale de 1990, qui est la seule, à ce jour, à avoir remporté une CAN, était, à ce moment-là, en regroupement à l'hôtel du stade 5-Juillet dont les chambres sont dépourvues de salles de bains et de cabinets de toilette. Ces derniers sont situés dans un espace commun.Pendant des années, les Verts ont été baladés d'un hôtel à un autre, au milieu des clients de ces derniers alors qu'il était indispensable pour eux d'avoir un lieu bien à eux. Nous avons, durant de nombreuses années, commenté ce manque dont souffrait l'équipe nationale mais tous les responsables qui passaient par la Fédération algérienne de football s'étaient montrés incapables de résoudre ce problème. Du moins ils n'avaient jamais trouvé d'oreilles attentives à leurs doléances.Bouteflika change la donneDeux évènements ont changé cette donne. La première est l'accession d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République en 1999. C'est sous son action et devant l'insistance de la FAF que le site de Sidi Moussa, que le ministère de la Jeunesse et des Sports voulait garder pour lui, a été octroyé au bénéfice des équipes nationales de football.Le deuxième évènement est la venue à la tête du football algérien de Mohamed Raouraoua. Il est certain que cet homme a des défauts, vu que l'homme idéal n'existe pas, mais nul ne contestera le fait que si l'équipe nationale est aujourd'hui ce qu'elle est, il y est certainement pour beaucoup.Comprenant que le football local ne pouvait pas offrir à l'Algérie une équipe nationale performante, il s'est assigné comme mission de lui ramener, de l'étranger, les meilleurs joueurs d'origine algérienne. Il est un fait évident que si cette sélection dispose aujourd'hui d'un tel effectif c'est parce que Mohamed Raouraoua a su se montrer convaincant pour inciter nombre de joueurs à revêtir son maillot.Il a, ensuite, donné à cette équipe nationale le site de regroupement qu'elle attendait depuis longtemps. Nous ne disons pas que Sidi Moussa dispose de tout ce dont une équipe nationale a besoin (le site n'est pas si spacieux que cela) mais c'est nettement mieux que ce qui se fait ailleurs notamment pour la prise en charge médicale où la FAF a doté le lieu d'un équipement digne des plus grandes équipes nationales.Raouraoua s'est également occupé de régler tous les problèmes, notamment d'ordre financier, qui pourraient tracasser les joueurs. Enfin, c'est sous sa direction que les Verts effectuent aujourd'hui tous leurs déplacements dans un avion particulier et sont logés hors du pays dans les meilleurs hôtels.Entre ce qui se fait aujourd'hui et ce qui prévalait hier, il y a un énorme fossé mais peut-on s'en plaindre quand on sait qu'il s'agit de l'équipe nationale, celle qui représente le pays et son drapeau 'Et cette équipe mérite encore mieux, un site du genre de celui qui est prévu à Bouinan, non loin de la capitale, nettement plus grand que Sidi Moussa mais aussi dans d'autres régions du pays. A partir du moment où cela profite au football algérien et à ses sélections, l'investissement est loin d'être inintéressant.




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