Algérie

Une épine dans le pied d'Obama



Le centre de détention de Guantanamo, dont le président américain a ordonné la fermeture en janvier 2010, est une épine dans le pied de Barack Obama, avec des dizaines de détenus dont le sort reste à définir. Ouvert par l'Administration Bush dans le cadre de « la guerre contre le terrorisme » qui a succédé au 11 septembre, le camp de Guantanamo abritait encore plus de 240 hommes soupçonnés de terrorisme lorsque M. Obama est arrivé à la Maison-Blanche en janvier 2009 et en compte 226 aujourd'hui. Quatorze ont été libérés et envoyés vers leur pays d'origine ou vers des pays tiers et un transféré sur le sol américain. Au moins quatre nouvelles libérations sont imminentes, selon la Maison-Blanche. La Belgique a offert d'en accueillir un, l'Italie trois, l'Irlande deux, l'Espagne quatre, et le petit archipel de Palau dans le Pacifique doit recevoir en septembre plusieurs des 14 Chinois ouïghours encore emprisonnés sur la base navale américaine de Cuba. Des négociations sont en cours avec d'autres pays européens ou avec l'Australie. Mais ce sont entre 50 et 80 détenus que l'administration entend transférer au final et les pourparlers avec les pays d'accueil prennent des mois. Le sort réservé aux autres prisonniers n'est pas plus connu. Parmi les quelques dizaines qui seront inculpés, certains seront déférés vers des tribunaux de droit commun, d'autres vers des tribunaux militaires d'exception, dont l'administration doit encore finaliser la forme définitive. Le gouvernement Obama travaille également à l'établissement d'une forme légale de détention illimitée sans procès, qui pourrait concerner tous les autres, soit une grosse centaine. En parallèle, les Etats-Unis poursuivent leurs discussions avec le Yémen à propos de la centaine de détenus originaires de ce pays, le plus représenté à Guantanamo. Dans cette complexe équation, la possibilité qu'un seul site, une prison du Kansas ou du Michigan, serve à accueillir, dans l'immédiat au moins, l'ensemble des détenus (inculpés, prisonniers sans procès ou en attente de transferts), est une des options envisagées. Mais quelles que soient les solutions retenues, l'Administration Obama doit encore convaincre le Congrès. Dans l'immédiat, celui-ci lui a interdit de faire venir le moindre détenu sur le sol américain, sans le lui notifier 60 jours à l'avance.  >   


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