Algérie

Une épine dans le jardin royal



Une épine dans le jardin royal
Le siège de l'Union européenne à BruxellesCette nouvelle déclaration intervient dans le sillage de l'élection de l'Espagne, le 16 octobre, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.Madrid assumera-t-elle enfin sa responsabilité historique dans le conflit du Sahara occidental' Ancienne puissance coloniale, l'Espagne s'est retirée de cette partie du Maghreb qui a été annexée par le Maroc depuis 1975. Depuis, les différents gouvernements espagnols (socialiste et conservateur) ont soufflé le chaud et le froid sur cette question. Mais si l'on en croit la dernière déclaration du chef de la diplomatie espagnole, le vent aurait tourné dans le même sens que celui qui souffle actuellement. «La position de l'Espagne concernant le problème du Sahara occidental est connue. Pour nous, c'est une question de décolonisation qui doit être réglée dans le cadre des Nations unies et à travers des négociations entre les deux parties (Maroc et Front Polisario)», avait fait savoir José Manuel Garcia-Margallo y Marfil en marge du Forum économique algéro-espagnol qui s'est tenu le 12 avril 2014 à Alger. Tandis que la Cour suprême espagnole avait, de son côté, déclaré l'Espagne puissance administrante de jure (selon le droit, par opposition à de facto) du Sahara occidental suite à l'assassinat de Baby Hamdi Boujemaâ, citoyen hispano-sahraoui, assassiné par la police marocaine en novembre 2010, à Layoune, lors du soulèvement populaire pacifique de Gdeim Izik. Une affaire que le Maroc a voulu faire sienne. La justice espagnole en a décidé autrement. «La Cour suprême espagnole a décidé de poursuivre l'enquête sur l'assassinat du citoyen hispano-sahraoui, Baby Hamdi Boujemaâ, considérant que l'Espagne continuait d'être la puissance administrante de jure sur le territoire du Sahara occidental sur la base des résolutions des Nations unies», a indiqué l'agence Europe presse à Madrid, reprise par une dépêche de l'APS datée du 25 juin 2014. Le juge espagnol, Pedro Rubira, avait considéré que «le Maroc n'était pas compétent pour mener l'enquête sur une affaire qui a eu lieu en dehors du territoire sous sa juridiction», avait précisé le même média. La Commission européenne (une des principales institutions de l'Union européenne) vient de remettre les pieds dans le tadjine. «Le Sahara occidental est un territoire non autonome, et le Maroc est de fait une autorité administrante» a souligné, mercredi dernier, Stefan Füle, commissaire pour l'Elargissement et la Politique européenne de voisinage qui répondait à une question d'un parlementaire européen.Le responsable européen qui a tenu à préciser que c'est une position des Nations unies, à laquelle adhère l'Union européenne (UE) a lancé un avertissement aux responsables marocains. «Le Maroc est tenu de se conformer aux principes du droit international en matière d'exploitation des ressources naturelles des territoires non autonomes et qui tiennent compte, notamment des intérêts de la population de ce territoire» a indiqué le commisaire européen.Cette nouvelle déclaration intervient dans le sillage de l'élection, le 16 octobre, de l'Espagne en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU alors que l'on est à six mois du renouvellement du mandat de la Minurso.Les prérogatives conférées à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental prendront fin le 30 avril 2015.C'est dire si la voix de l'Espagne sera importante, sinon déterminante à plus d'un titre, lorsque viendra le moment du vote de la prochaine résolution par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. Une épine dans le jardin royal.




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