Algérie

Une entame timide et pour les grosses cylindrées et pour les «petites»



L'entame de la campagne électorale est timide. Sur les quarante-quatre formations politiques en lice, seules quelques-unes ont réellement démarré la leur. Ce sont celles qui font figure de «grosses cylindrées» au vu de leur ancrage populaire et des moyens financiers leur ayant permis d'être en ordre de bataille dès l'ouverture officielle de cette campagne. Les autres peinent à en faire autant, handicapées qu'elles sont de ne pouvoir compter sur un appareil partisan opérationnel du fait qu'elles sont de nouvelles venues sur le paysage partisan national ou qu'elles n'ont pas eu le temps de se structurer à supposer qu'elles auraient pu atteindre cet objectif avec plus de temps devant elles.
C'est sans surprise donc que lesdites «grosses cylindrées» focalisent sur leurs prestations électorales l'attention médiatique qui se révèlent être tout de même ternes car n'ayant pas drainé vers elles de grandes foules. Parmi les partis nouvellement agréés, il y en a néanmoins qui affichent d'entrée leur ambition de faire jeu égal sinon mieux que leurs concurrents censés être du fait de leur ancienneté mieux lotis qu'eux pour aller à la pêche aux voix de l'électorat. Les plus entreprenants et incisifs apparaissent être le Mouvement populaire algérien (MPA, ex-UDR) emmené par son leader Amara Benyounès, le Front pour la justice et le développement (FJD) que préside l'insubmersible Abdallah Djaballah, le Front du changement (FC) sous la conduite d'Abdelmadjid Menasra, mais aussi le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohamed Saïd et le Front El Moustakbal de Mohamed Belaïd.
La campagne électorale va certes monter en cadence, mais est-ce que ses protagonistes vont parvenir à susciter le déclic de l'intérêt citoyen ' S'ils s'en tiennent aux généralités que la plupart débitent en ce début de campagne à leurs auditoires, il y a lieu d'en douter. Il va leur falloir convaincre que le changement qu'ils promettent tous en des variantes se produira effectivement à l'échéance du 10 mai. Chacun doit convaincre que son programme est celui dont les propositions collent au mieux des attentes citoyennes en matière de changement. L'opération n'est pas aisée car si les Algériens aspirent véritablement à du changement, ils sont loin de penser que leur classe politique telle qu'elle se décline actuellement sous les sigles partisans qui foisonnent soit en mesure d'en être la promotrice. Une méfiance à l'endroit de cette classe politique qui chez beaucoup de ces Algériens a viré à l'aversion tout aussi prononcée que celle qu'ils vouent au pouvoir en place et à ses hommes.
Ce n'est pas parce qu'ils sont nouveaux sur la scène politique que les partis récemment agréés et dans la course électorale ont à espérer le bénéfice d'un préjugé favorable au prétexte qu'ils seraient indemnes des tares que les citoyens réprouvent chez ceux qui leur sont antérieurs sur la scène politique. Au contraire, ils risquent d'encourir une désaffection populaire plus accentuée qu'à l'encontre de ces derniers pour la raison qu'ils sont à tort ou à raison perçus en tant que « clones » créés pour donner le change et l'impression d'un renouvellement de la classe politique. A lire et à entendre ce qu'ils proposent, la défiance populaire n'est pas sans se justifier.




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