Algérie

UNE ENQUÊTE DE L'ONS A SITUE LE MAL C'est pourquoi l'industrie nationale reste moribonde



Les résultats de l'enquête réalisée durant le 3e trimestre 2012 par l'Office national des statistiques (ONS) et répercutés hier par l'APS, font état d'une industrie moribonde, aussi bien dans son secteur public que privé.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) Les enquêteurs de l'ONS ont sondé l'opinion de 740 chefs d'entreprises dont 340 publiques et 400 privées. Certes, les voyants ne sont pas tous au rouge mais, l'industrie nationale ne décolle toujours pas de sa crise structurelle. Les industriels algériens ne savent ni acheter, ni vendre, encore moins recruter des compétences !
L'assainissement financier n'a pas soulagé le secteur public
Outre le niveau d'approvisionnement en matières premières qui reste inférieur aux besoins pour près de 40% des chefs d'entreprises publiques— des perturbations marquées par des ruptures de stocks pour 50 % d'entre elles et des arrêts de travail allant jusqu'à 30 jours —, le secteur public pêche par son incapacité à commercialiser sa production. «Près de 90% des industriels publics ont déclaré avoir des stocks de produits fabriqués, situation jugée ‘‘anormale'' par près de 67% d'entre eux.», a-t-on indiqué. Or, «seulement 40% des chefs d'entreprises publiques ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues.» et ce, ont-ils avoué, en dépit d'une demande sans cesse croissante. Sur un autre plan, si le nombre des travailleurs des entreprises publiques a augmenté durant le 3e trimestre de 2012 en raison « de nouvelles capacités de production, de la hausse du volume des commandes et de l'amélioration des conditions de production», cela souligne plutôt une embellie qui ne s'inscrit pas dans la durée car, les industriels publics prévoient une baisse de leurs effectifs. Le secteur devrait générer moins d'emplois à l'avenir : «60% des entreprises publiques ont connu des pannes d'équipements, dues essentiellement à leur vétusté et à leur sur-utilisation. 70% des chefs de ces entreprises ont déclaré pouvoir produire davantage en renouvelant l'équipement et sans embauche supplémentaire de personnel.». Les salaires des travailleurs semblent constituer un fardeau pour les managers des entreprises publiques. Ces derniers, jugent que le niveau de qualification reste «insuffisant» et déclarent avoir trouvé des difficultés à recruter, que ce soit du personnel d'encadrement et de maîtrise ou d'exécution. Ils n'ont pas manqué de pester contre les revendications socioprofessionnelles. «Près de 63% des entreprises publiques ont enregistré des arrêts de travail en raison des conflits sociaux, supérieurs à 12 jours pour l'ensemble des concernés. », a-t-on précisé. Bref, l'assainissement par l'Etat de la situation financière des entreprises publiques n'a pas apporté une amélioration significative sur le plan du management. «30% des gestionnaires du secteur public ont jugé ‘‘mauvaise'' la trésorerie de leurs entreprises. 29 % ont trouvé des difficultés à contracter des crédits. L'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts et la rigidité des prix continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises.», a-t-on noté.
Le secteur privé plus dynamique
Contrairement au secteur public, l'activité industrielle dans le secteur privé a fait preuve de plus de dynamisme et a enregistré une tendance haussière durant le deuxième semestre de 2012. «89% des privés ont jugé ‘‘bonne'' la trésorerie de leurs entreprises.». Le secteur ne souffre pas de perturbations quant aux approvisionnements en matières premières dont le niveau reste supérieur aux besoins exprimés selon près de 88% des industriels privés, mais de bien d'autres problèmes. De même qu'il ne trouve pas de difficultés liées au financement : «Seulement 7% du potentiel de production du secteur privé ont eu recours à des crédits bancaires et à peine 3% ont trouvé des difficultés à les obtenir». Les privés se plaignent surtout des pannes électriques récurrentes. Des pannes qui ont provoqué des arrêts du travail, allant jusqu'à 12 jours, dans 97 % des entreprises ayant fait partie de l'échantillon de l'enquête. L'enquête révèle néanmoins que les sociétés privées investissent moins que les entreprises publiques dans le renouvellement des équipements : «74% des PME privées ont connu des pannes d'équipements, dues essentiellement à leur vétusté et à leur sur-utilisation.». Ils sont également peu enclins à embaucher, «la quasi-totalité des privés pensent que l'embauche d'un personnel supplémentaire ne signifie pas pouvoir produire davantage.». Tout comme pour le secteur public, ils jugent le niveau de qualification «insuffisant» et parlent de difficultés à recruter des personnels. L'autre point commun avec le secteur public est leur incapacité à placer leurs produits sur le marché. «Plus de 93% du secteur privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues, même si la demande reste de moindre ampleur que pour les entreprises publiques. Près de 96% des privés ont déclaré avoir des stocks de produits fabriqués, situation jugée “anormale” par près de 76% des entreprises enquêtées.».


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