Algérie

Une énigme passionnante



Une énigme passionnante
Les scientifiques s'interrogent encore quand les profanes ne veulent pas douter.La tenue d'un colloque sur Massinissa dans la commune d'El Khroub est liée à la présence de son fameux mausolée perché sur une colline au nord-est de la ville. Et si ce tombeau n'était pas celui de Massinissa ' Le doute est permis. Pour les scientifiques, il est même de rigueur. «Ce tombeau est daté de 120 av. J.-C. Il ne peut pas être celui de Massinissa qui est mort en 148 av. J.-C.», tranche Abderrahmane Khelifa. Il explique que les os calcinés retrouvés en 1915 pourraient être ceux de son fils Micipsa ainsi que d'un de ses petits-fils. Les premières fouilles effectuées par les architectes français Bonnelle et Ballu sont loin de faire l'unanimité. «Le travail de Bonnelle ne peut pas être qualifié de fouille, car il ne donne pas de résultat précis», estime Mahfoudh Ferroukhi.Il ajoute que les fouilles effectuées par une équipe d'archéologues allemands durant les années 1970 sont obsolètes, car il existe aujourd'hui de nouveaux moyens de datation. «Nous avons aujourd'hui une technologie qui peut nous aider à déterminer avec précision l'identité du destinataire de ce mausolée : Massinissa, Micipsa ou un autre. Pour le moment on ne peut pas trancher. Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit du tombeau d'un membre de la famille royale numide postérieur à 150 av. J.-C.», explique-t-il. Une autre énigme est l'absence de ce mausolée, pourtant situé en évidence, dans les descriptions de la région laissées par les auteurs arabes tels que El Idrissi ou Al Bakri. «Toute la région devait être remplie de monuments antiques qui ont disparu, suppose le Dr Khelifa. Les dessins de l'époque coloniale montrent des monuments très importants qui ont été rasés.» Les deux archéologues préconisent d'effectuer de nouvelles fouilles qui pourraient nous réserver des surprises. En effet, en creusant plus profondément on pourrait découvrir un autre caveau funéraire et, pourquoi pas, retrouver les ossements de Massinissa. «Vu la grandeur du personnage, il est inconcevable que Massinissa soit enterré de façon commune. La tradition berbère veut qu'un grand roi ait un tumulus», conclut Abderahmane Khelifa.




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