Une employée menacée par un pistolet

Les employés des services des Domaines et de la Conservation foncière de la wilaya de Béjaïa ont observé, hier, une grève de deux heures en signe de solidarité avec une de leurs collègues et pour dénoncer les graves menaces dont elle a fait l'objet par arme à feu.Un individu, non encore identifié, menace depuis quelques jours déjà une jeune employée de la direction de la Conservation foncière dont le siège se trouve à proximité des quatre chemins de la ville de Béjaïa.
La fonctionnaire est employée au service du fichier où l'on établit les certificats négatifs ou positifs, qui sont des documents administratifs délivrés comme preuve de la propriété ou de la non-propriété immobilière après vérification sur un fichier national. Le document est exigé par la loi pour débusquer les tricheurs.
La jeune femme a découvert, une première fois, dans son bureau, une lettre de menace qui la met en garde contre tout refus de délivrer le négatif souhaité. Le rédacteur anonyme de la lettre l'a menacée de s'en prendre à sa fille.
Une plainte a été déposée auprès du parquet et des services de sécurité. La police enquête sur cette affaire et auditionne même des employés de la Conservation. Mais cette affaire a pris une tout autre tournure, autrement plus grave.
La jeune femme a été apostrophée cette semaine, au sortir de son lieu de travail, par un individu, le visage découvert, qui a brandi un pistolet sous son gilet, la menaçant de vive voix de la «liquider» si elle ne consentait pas à lui délivrer le document qu'il convoite pour le bien immobilier qu'il entreprend d'avoir.
La scène s'est passée en plein jour, sur l'espace animé qui jouxte la gare routière de la ville de Béjaïa où la présence policière est bien visible.
Paralysée par la peur, la pauvre jeune femme n'a pu réagir sur le coup. Ces faits graves tendent à installer un climat de terreur sur le personnel de la Conservation. Avec l'usage d'arme à feu, le procédé n'a rien à envier au mode opératoire de la mafia.