Algérie

« Une élection sans surprise »



Dans une contribution parue dans le journal londonien El Qods El Arabi, le leader politique affirme : « Ce nouveau mensonge électoral va permettre à un système oligarchique corrompu de trouver de nouvelles alliances utiles pour se pérenniser. » Hocine Aït Ahmed poursuit son réquisitoire en notant : « Le peuple algérien est invité à se rendre aux urnes et voter pour un président qui s'est assuré une victoire sans risque et sans panache. » Tout en affirmant que le résultat de l'élection est sans surprise et connu de tous, le président du FFS estime : « Bouteflika et ses parrains s'assurent une victoire sans risque démocratique et sans prendre le risque de laisser l'urne donner le véritable nom du vainqueur comme cela se fait dans les systèmes démocratiques. »Le même responsable politique fait remarquer toutefois que le pays, quant à lui, prend bien des risques. « Ces risques qu'encourt le pays se résument en un éboulement politique, économique et moral dus à des choix catastrophiques prônés par une oligarchie militaro-commerciale qui est déterminée à spolier le peuple algérien de ses droits et richesses. Ces risques-là, Bouteflika et ceux qui l'ont plébiscité ne les voient pas ; pire, ils ne s'en soucient guère », a-t-il affirmé. Hocine Aït Ahmed dénonce en outre les soutiens étrangers à « Bouteflika et ses parrains pour continuer cette tragicomédie ». « Bouteflika et ses parrains parmi les militaires et les milliardaires sont encouragés dans leur entreprise par leurs partenaires étrangers qui trouvent leur compte en commerçant avec un régime qui tient à satisfaire les réseaux d'affaires influents sur la place mondiale plutôt que d'accomplir son devoir envers son peuple », a indiqué le chef historique.Évoquant l'armada électorale pour convaincre les Algériens de voter, le président du plus vieux parti de l'opposition affirme : « En engageant des moyens colossaux en faveur de Bouteflika déguisé en candidat et en indépendant, c'est la pérennisation du système qui est visée, un système honni par les Algériens qui payent jour après jour le prix de sa pérennisation », a-t-il attesté. Ceci et de qualifier la participation des cinq autres candidats de « présumé carnaval pluraliste organisé à coups de milliards spoliés du Trésor public pour être distribués au profit d'une clientèle à l'appétit insatiable ». L'algérien, souligne Aït Ahmed, est pris dans un étau dont les mâchoires sont la pauvreté et la répression. « Ce système se maintient au prix de 200 000 morts, de milliers de disparus, de millions de déplacés et de milliards de dollars dépensés dans le maquillage d'un crime en tragédie », tonne-t-il, en affirmant que Bouteflika est venu, en 1999, pour « maquiller une sale guerre avec une sale paix ».Le même responsable au long parcours politique estime : « Malgré ses décors de Potemkine dressés par ce système qui ne craint pas le crime d'Etat ni la violation des lois, et malgré les divisions au sein de l'élite algérienne sur les moyens et voies à entreprendre pour en finir avec cette insupportable agonie, des voix de plus en plus précises et déterminées se multiplient et rejoignent la longue marche de la contestation algérienne pour la mener vers un réel changement démocratique et pacifique. » Ce dernier se dit convaincu que les Algériens ont compris qu'ils ne doivent compter que sur eux-mêmes « un grand pas vers la maturité politique a été franchi, que ce soit au niveau des élites ou de la société, pour réclamer le changement. L'amour du pays ne rime plus avec la soumission au régime mais avec le changement », a indiqué Hocine Aït Ahmed à El Qods El Arabi.


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