Une élection porteuse de dangers

C'est la première élection qui est vraiment porteuse de dangers. Les menaces potentielles existent comme il existe ceux qui leur donneront les instruments de leur exécution. Le clivage est lui-même porteur de menaces lourdes. Très lourdes. Comment sommes-nous à ce stade de l'évolution du pays ' Pourquoi nous ne sommes pas arrivés à la stratégie du dialogue comme moyen pacifique de résolution des contradictions ' Il y a eu une guerre des mots, il y a eu des comportements comme étant leur prolongement sur le terrain. Si on s'adonne à la recherche des premiers actes de violence, car empêcher la tenue d'un meeting est un acte de violence, on aura des chances de parvenir à identifier les solutions. Pourquoi n'avoir pas accordé du crédit à nos sociologues afin de cerner la dimension globale de la société algérienne ' Pourquoi avoir signé l'acte de décès de la sociologie algérienne lors du dernier séminaire de la pensée islamique auquel avait participé le Soudanais Tourabi, présenté comme un grand penseur musulman ' Nous n'avons pas pour tradition de tout mettre sur la table des dialogues, ce qui nous a amenés à considérer que le dialogue est lui-même un facteur d'aggravation de la crise. Que perdons-nous à réunir les candidats autour d'une table ronde pour créer une tradition d'échanges d'idées qui aura pour implication de produire un apaisement généralisé' Depuis bien longtemps, le dialogue n'existe plus. Depuis bien longtemps, les candidats ne sont pas réellement évalués pour leur programme économique. Depuis bien longtemps, la région d'origine est le critère de choix des électeurs. Depuis bien longtemps, ce sont les chefs de tribus qui sont approchés pour " acheter " les voix des membres de ces tribus.Depuis bien longtemps, ce n'est pas la citoyenneté qui sert de base à l'accès au pouvoir, mais l'appartenance à une région, à une communauté, pour ne pas dire à l'ethnie. Comment apaiser quand Ghardaïa est divisée entre Mozabites et Arabes '