Algérie

Une dure épreuve pour l'Ugta en septembre



Une dure épreuve pour l'Ugta en septembre
Une vue de la dernière tripartitePressé par les tensions budgétaires induites par la chute des prix du pétrole, tout porte à croire que le gouvernement tournera le dos aux travailleurs pour pactiser avec le patronat.Lors d'une émission diffusée par la Télévision nationale jeudi dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a annoncé la tenue d'une tripartite en septembre prochain. Il est donc attendu que les patrons, le gouvernement et les représentants des travailleurs se réunissent dans quelques semaines pour sceller, un pacte économique et social pour prémunir le pays contre les perturbations sociales qu'il pourrait connaître et dessiner des perspectives pour relancer l'économie nationale. Néanmoins, ce rendez-vous intervient dans une situation très particulière marquée par la chute des revenus du pétrole qui a entraîné des tensions budgétaires. En effet, une batterie de mesures a été adoptée lors du dernier Conseil des ministres afin, d'un côté, améliorer le paysage et le tissu industriel, et d'un autre côté, encourager et sécuriser l'investissement, l'entrepreneuriat et la production nationale. En matière de fiscalité, par exemple, les entreprises de production verront leurs taux d'impôts sur le bénéfice chuter à 19%, celles du Btph se stabiliser à 23%. Quant aux domaines d'activité de l'importation et de la revente en état, ils seront affectés d'un taux d'IBS de 26%. Une réduction sur la taxe de l'activité professionnelle(TAP), qui ne dépassera pas les 1,5% pour les activités du Btph, a également été décidée. La TAP oscillera, par ailleurs, entre 1 et 2% pour les activités de production de biens, celle du transport par canalisation d'hydrocarbures sera hissée à 3%, contre 2% pour les autres activités.D'un autre côté, la loi de finances complémentaire 2015 prévoit pour la rentrée sociale prochaine de nouvelles mesures d'incitation et de facilitation pour l'investissement. Ces mesures consistent à simplifier l'acte d'investir et l'accès au foncier industriel, en mettant fin au passage obligé par le Calpiref. De plus, il a été souligné que le programme quinquennal qui a été mis en place sera maintenu malgré la chute des prix du pétrole. «Le président de la République a souligné que malgré la situation induite par la chute sévère des prix du pétrole, l'Algérie entend poursuivre la mise en oeuvre de son programme quinquennal de développement en adoptant une politique de croissance, comme en témoigne le montant de plus de 2600 milliards DA, soit plus de 26 milliards USD qui lui sera consacré durant cette année», stipule le communiqué du gouvernement.Mais derrière toutes ses mesures et autres engagement qui expriment une foi certaine en l'avenir et en la capacité du gouvernement à surmonter la crise que traverse le pays, se profile une grande inquiétude. En effet, déséquilibre flagrant entre les recettes qui atteindront selon les prévisions 4953 milliards DA et les dépenses qui afficheront 7588 milliards DA, a été constaté. Comment compte réagir le gouvernement face à cette situation alors que les pressions sociales se multiplient de plus en plus et que la tripratite, moment fort pour l'Ugta, se prépare' Depuis quelques mois, Sellal n'arrête pas de parler de la nécessité de renflouer les caisses de l'Etat à travers la récupération des 3700 milliards qui circulent dans l'informel et de les insérer dans le circuit bancaire et de la relance de l'économie. Dans ce sens, il est décidé que, pour les opérateurs économiques soucieux de rejoindre un canal officiel pour le dépôt de leurs avoirs, ils peuvent le faire, à la seule condition de s'acquitter d'une taxe forfaitaire de 7%.En matière de lutte contre la corruption, l'évasion fiscale et les diverses dérives de l'économie nationale, des mesures rigoureuses ont été également prises, selon lui.Mais, concrètement, l'opération préconisée par le gouvernement est difficile car il n'est pas facile de réussir à rééquilibrer la situation budgétaire du pays tout en s'engagent à ne pas remettre en cause certaines politiques sociales. La tripartite, qui s'est transformée avec le temps en un rendez-vous protocolaire où se négocie la paix sociale à coups de milliards et sans contrepartie en matière de production, va sans doute compliquer la tâche du gouvernement, surtout avec les promesses fort intenables du patron de l'Ugta. Le gouvernement va-t-il lâcher les travailleurs pour jouer le jeu des patrons'Depuis quelque temps, les associations patronales redoublent de présence sur le terrain et ne ratent aucune occasion d'appeler le gouvernement à adopter des mesures de facilitations de l'investissement, notamment une réforme libérale du système fiscal, dans l'objectif de dynamiser l'économie nationale. Vont-ils enfin avoir gain de cause' L'avenir de l'économie nationale va-t-il enfin l'emporter sur les autres considérations'




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