Algérie

Une double peine pour les Algériens



Les Algériens sont pris entre deux feux. La crise sanitaire liée à la Covid-19, qui a paralysé l'économie nationale, et la dégringolade du dinar face aux principales devises qui affaiblit davantage leur pouvoir d'achat.Les Algériens sont pris entre deux feux. La crise sanitaire liée à la Covid-19, qui a paralysé l'économie nationale, et la dégringolade du dinar face aux principales devises qui affaiblit davantage leur pouvoir d'achat.
Les prévisions qui annonçaient le cours de la monnaie nationale à 1 euro pour 160 dinars avant la fin de l'année se sont confirmées plus tôt que prévu. La monnaie européenne a dépassé ce cap mardi 15 décembre, s'échangeant à 160.41 dinars l'unité sur le marché interbancaire.
Le dinar algérien a perdu près de 20 % de sa valeur depuis janvier dernier et, au vu des indicateurs actuels de l'économie nationale, la dégringolade devrait se poursuivre dans les mois à venir. Sur le marché parallèle, ce n'est pas encore la flambée à cause de la fermeture des frontières et la suspension des liaisons aériennes, mais les cours de l'euro, du dollar et des principales devises se maintiennent à des niveaux élevés, en tout cas au moins aux mêmes niveaux d'avant la crise sanitaire. L'euro est échangé pour 210-220 dinars et le dollar US à 173,5 dinars.
L'Etat veut combler une partie du déficit budgétaire
La dévaluation de la monnaie permet au gouvernement de mieux faire face aux dépenses internes avec une utilisation optimale des recettes pétrolières notamment dans les dépenses de fonctionnement, de réduire l'écart entre les cours officiel et parallèle de devises et de combler une partie du colossal déficit budgétaire. Le projet de loi de finances 2021 affiche des déficits des comptes publics d'un niveau sans précédent dans l'histoire de l'Algérie. Le premier concerne le déficit budgétaire au sens strict qui est estimé à près de 2780 milliards de dinars, soit un peu moins de 14 % du PIB, contre 2380 milliards de dinars prévus pour la clôture de l'exercice 2020.
Le second mesure le "solde global du Trésor" qui sera négatif à hauteur de près de 3.614 milliards de dinars, soit 17,6 % du PIB national. Mais il est aussi connu en économie que la flambée des prix, notamment des produits finis ou des intrants importés, est une conséquence inévitable de la dévaluation. Dans le projet de loi de finances 2021, il est prévu un taux d'inflation de 4.5 %, mais ce taux paraît trop optimiste devant la dégringolade continue de la monnaie nationale. De nombreux produits ont vu leur prix augmenter ces derniers mois et une hausse plus importante et généralisée n'est pas à exclure.
Surtout que les experts jugent la dévaluation du dinar très en deçà de ce qu'elle doit être. "La valeur du dinar par rapport aux principales devises que sont le dollar et l'euro, reste surévaluée, ce qui accentue le déficit de la balance commerciale, qui reste aussi une autre source d'inquiétude. La dépréciation constatée de la monnaie nationale cesdernières semaines reste encore insuffisante par rapport au niveau espéré qui puisse apporter un tant soit peu une amélioration du déficit courant extérieur", déclarait fin octobre à TSA l'économiste Brahim Guendouzi, professeur à l'université de Tizi-Ouzou.
Un discours fataliste
Une baisse plus conséquente de la monnaie nationale est donc très probable, son corollaire aussi, soit une forte inflation. Cela ne pouvait pas plus mal tomber pour de larges franges de la population, déjà fortement éprouvées par les retombées de la crise sanitaire. Des centaines de milliers d'emplois ont été perdus, de nombreuses unités forcées à l'arrêt et de nombreuses activités suspendues dans le cadre des mesures prises pour faire face à la propagation de la pandémie. Une hausse des prix à la consommation n'est assurément pas une bonne nouvelle dans une telle conjoncture. Mais le gouvernement a-t-il le choix ' Les officiels commencent même à développer un discours fataliste face à la crise, entamée avecla chute des prix du pétrole fin 2014, début 2015 et aggravée par la pandémie de Covid.
"On ne peut pas avoir un dinar fort sans une économie forte", reconnaît le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, devant les députés qui s'interrogeaient sur cette baisse continue du dinar. Le ministre a laissé entendre que le dinar se relèvera lorsque "à partir du mois de janvier, sera concrétisé le programme de relance économique notamment à travers d'importants projets structurants". Le Premier ministre, lui, n'y est pas allé par trente-six chemins pour laisser entendre que sans un pétrole cher, le gouvernement est désarmé.
"Quant aux autres questions techniques et celles liées à la gestion, nous nous attelons à leur résolution progressivement à la faveur de la consécration de la stabilité et l'augmentation des prix du pétrole", a-t-il déclaré samedi dernier alors qu'il appelait au renforcement dufront interne face aux menaces externes. Il est vrai que l'Algérie n'a rien fait pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures par la refonte de son économie en vue de la diversifier. Une réforme qui pouvait être menée, sans trop de retombées sociales, dans l'aisance des années de l'opulence financière
Les prévisions qui annonçaient le cours de la monnaie nationale à 1 euro pour 160 dinars avant la fin de l'année se sont confirmées plus tôt que prévu. La monnaie européenne a dépassé ce cap mardi 15 décembre, s'échangeant à 160.41 dinars l'unité sur le marché interbancaire.
Le dinar algérien a perdu près de 20 % de sa valeur depuis janvier dernier et, au vu des indicateurs actuels de l'économie nationale, la dégringolade devrait se poursuivre dans les mois à venir. Sur le marché parallèle, ce n'est pas encore la flambée à cause de la fermeture des frontières et la suspension des liaisons aériennes, mais les cours de l'euro, du dollar et des principales devises se maintiennent à des niveaux élevés, en tout cas au moins aux mêmes niveaux d'avant la crise sanitaire. L'euro est échangé pour 210-220 dinars et le dollar US à 173,5 dinars.
L'Etat veut combler une partie du déficit budgétaire
La dévaluation de la monnaie permet au gouvernement de mieux faire face aux dépenses internes avec une utilisation optimale des recettes pétrolières notamment dans les dépenses de fonctionnement, de réduire l'écart entre les cours officiel et parallèle de devises et de combler une partie du colossal déficit budgétaire. Le projet de loi de finances 2021 affiche des déficits des comptes publics d'un niveau sans précédent dans l'histoire de l'Algérie. Le premier concerne le déficit budgétaire au sens strict qui est estimé à près de 2780 milliards de dinars, soit un peu moins de 14 % du PIB, contre 2380 milliards de dinars prévus pour la clôture de l'exercice 2020.
Le second mesure le "solde global du Trésor" qui sera négatif à hauteur de près de 3.614 milliards de dinars, soit 17,6 % du PIB national. Mais il est aussi connu en économie que la flambée des prix, notamment des produits finis ou des intrants importés, est une conséquence inévitable de la dévaluation. Dans le projet de loi de finances 2021, il est prévu un taux d'inflation de 4.5 %, mais ce taux paraît trop optimiste devant la dégringolade continue de la monnaie nationale. De nombreux produits ont vu leur prix augmenter ces derniers mois et une hausse plus importante et généralisée n'est pas à exclure.
Surtout que les experts jugent la dévaluation du dinar très en deçà de ce qu'elle doit être. "La valeur du dinar par rapport aux principales devises que sont le dollar et l'euro, reste surévaluée, ce qui accentue le déficit de la balance commerciale, qui reste aussi une autre source d'inquiétude. La dépréciation constatée de la monnaie nationale cesdernières semaines reste encore insuffisante par rapport au niveau espéré qui puisse apporter un tant soit peu une amélioration du déficit courant extérieur", déclarait fin octobre à TSA l'économiste Brahim Guendouzi, professeur à l'université de Tizi-Ouzou.
Un discours fataliste
Une baisse plus conséquente de la monnaie nationale est donc très probable, son corollaire aussi, soit une forte inflation. Cela ne pouvait pas plus mal tomber pour de larges franges de la population, déjà fortement éprouvées par les retombées de la crise sanitaire. Des centaines de milliers d'emplois ont été perdus, de nombreuses unités forcées à l'arrêt et de nombreuses activités suspendues dans le cadre des mesures prises pour faire face à la propagation de la pandémie. Une hausse des prix à la consommation n'est assurément pas une bonne nouvelle dans une telle conjoncture. Mais le gouvernement a-t-il le choix ' Les officiels commencent même à développer un discours fataliste face à la crise, entamée avecla chute des prix du pétrole fin 2014, début 2015 et aggravée par la pandémie de Covid.
"On ne peut pas avoir un dinar fort sans une économie forte", reconnaît le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, devant les députés qui s'interrogeaient sur cette baisse continue du dinar. Le ministre a laissé entendre que le dinar se relèvera lorsque "à partir du mois de janvier, sera concrétisé le programme de relance économique notamment à travers d'importants projets structurants". Le Premier ministre, lui, n'y est pas allé par trente-six chemins pour laisser entendre que sans un pétrole cher, le gouvernement est désarmé.
"Quant aux autres questions techniques et celles liées à la gestion, nous nous attelons à leur résolution progressivement à la faveur de la consécration de la stabilité et l'augmentation des prix du pétrole", a-t-il déclaré samedi dernier alors qu'il appelait au renforcement dufront interne face aux menaces externes. Il est vrai que l'Algérie n'a rien fait pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures par la refonte de son économie en vue de la diversifier. Une réforme qui pouvait être menée, sans trop de retombées sociales, dans l'aisance des années de l'opulence financière


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