Algérie

Une discipline à l'agonie



Une discipline à l'agonie
La dernière assemblée générale (AG) de la FABB, présidée par Rabah Bouarifi le 11 février 2017 au siège du COA, nous a révélé que 1066 techniciens et officiels avaient bénéficié de 56 stages durant son mandat, en plus des regroupements nationaux et des stages et recyclage encadrés par des formateurs nationaux, d'une part, et, d'autre part, elle avait organisé 1989 rencontres officielles.Le basket-ball algérien regroupe 1026 techniciens répartis au sein de 293 clubs. Le nombre de licenciés s'élève à 23 864. Ces chiffres aussi importants n'ont pas permis pour autant à la balle au panier de retrouver son essor. Le manque d'infrastructures sportives, un encadrement peu fourni et mal formé avaient handicapé le basket-ball algérien. La FABB avait pourtant investi 82 millions de dinars pour réaliser 92 stages (616 jours) de préparation au profit des jeunes talents, ayant permis la participation dans 18 tournois en Algérie et à l'étranger.Quant à la sélection nationale, elle avait bénéficié de 45 stages (315 jours) en Algérie et à l'étranger. Il n'en demeure pas moins que les stages n'ont pas permis à la discipline de se hisser à un niveau lui permettant d'être réhabilitée, que soit au niveau maghrébin, arabe et africain. Le président sortant, Rabah Bouarifi, juge son bilan positif, bien qu'il soit rejeté par la majorité des membres de l'AG de sa fédération. Il laisse le compte créditeur d'un montant qui dépasse les 5,5 milliards de centimes.Le «Cinq» algérien, entraîné par Faïd Billal et Fawzi Belbekri, avait été vice-champion d'Afrique en 2001 au Maroc derrière l'Angola et devant la Tunisie, le Nigeria, le Sénégal, le Maroc. Cette place lui avait permis de participer au Championnat du monde de basket-ball en 2002 à Indianapolis (Etats-Unis). Les camarades de Samir Mehnaoui avaient à l'époque bien représenté le basket-ball algérien, couronné par une victoire sur le Liban.Depuis cette date, la discipline a périclité. Des bastions du basket-ball algérien avaient disparu de «l'écran» suite à l'intrusion d'une race de dirigeants et de techniciens qui se sont infiltrés dans cette discipline par opportunisme pour tisser des liens afin de satisfaire leurs besoins personnels.Avis unanime sur la régression de la disciplineAli Chaouch Djamel, président de la LRBB de l'Ouest, dira à ce sujet : «Les responsables de la FABB n'ont jamais pris en compte nos suggestions, nous qui travaillons à la base.» «Nos paliers d'intervention s'articulent essentiellement dans la formation, le mode de compétition des différentes catégories à notre niveau et les sélections des jeunes. Il y a aussi le choix des entraîneurs nationaux ; dans nos régions, il existe des entraîneurs qui méritent d'être mis à l'essai par la FABB.Si notre discipline se trouve dans un état complexe, c'est à cause de la mauvaise gestion ; donc, nous espérons que le prochain bureau de la FABB tiendra compte de nos propositions», conclut-il.Pour sa part, Barka Abdelkrim (CSMBB) de Ouargla, précise : «Il faut récupérer les anciens clubs de basket-ball de Béchar, d'El Bayadh, de Ghardaïa, de Djelfa et de Laghouat afin d'animer un championnat au sud de notre pays, il y a des jeunes qui ont des dispositions physiques pour pratiquer le basket-ball», indique-t-il. «La FABB doit soutenir les ligues et les clubs du Sud ; vous savez, le fait de disputer les rencontres avec 2 arbitres seulement alors qu'en réalité il doit y avoir 3 arbitres sur le terrain, cela n'est pas normal», a-t-il ajouté. Bentahar Malek, président du CSA/OCA, nous affirme de son côté : «C'est le résultat d'une orientation des pouvoirs publics en matière d'investissement au profit des clubs qui a entraîné les équipes dans cette situation. Les subventions de l'Etat sont insignifiantes et l'environnement ces derniers temps n'est pas favorable au sponsoring.Les gestionnaires sont à l'image des clubs. Néanmoins, il est toujours possible avec les faibles moyens dont dispose une équipe d'atteindre un objectif. Nous avons l'exemple du GSP qui, avec les moyens mis à sa disposition, arrive à décrocher des titres. Il faut dépenser un milliard de centimes pour prétendre décrocher un titre, alors que l'Etat accorde une prime de titre de 80 millions de centimes au club lauréat. J'estime que c'est une politique de l'Etat qui ne favorise pas l'excellence. La solution pour sortir la discipline de ce marasme ne peut venir que de la famille du basket-ball.» Chouchou Djamel, le président du GSP Alger, abonde dans le même sens : «Le basket-ball algérien est au fond du gouffre à cause de la FABB.Je vous le dis, jamais l'Algérie n'a connu un aussi mauvais président comme Bouarifi Rabah qui s'occupait beaucoup plus de la gestion des compétitions au lieu de se soucier de la mise en ?uvre d'une saine politique, alors qu'il avait abandonné ses propres prérogatives. D'ailleurs, je propose la création d'une commission nationale des compétitions. L'action urgente consiste à faire un audit du basket-ball national, il faut impérativement faire appel à tous les joueurs, dirigeants, arbitres et entraîneurs, qu'ils soient anciens ou nouveaux, ce sera une bonne expérience qui fera sortir tous les points sombres de notre discipline et tenter de trouver ensemble les meilleures solutions pour faire dépoussiérer la discipline et repartir sur de bonnes bases.»L'ex-président de la FABB, actuellement président du COA, a lui aussi accepté d'intervenir sur la situation présente du basket-ball : «Il faut une refondation de cette discipline sportive. Je pense honnêtement que nombreux sont les responsables qui n'avaient pas saisi à l'époque la portée des résultats obtenus par notre équipe nationale en 2001 qui avait battu l'équipe d'Angola avec ses stars à Rabat et la qualification de la l'Algérie au Championnat du monde de 2002. C'était historique, nous avions eu cette possibilité de créer la locomotive pour aller dans le bon sens, malheureusement des difficultés occasionnées par des personnes étrangères à la famille de notre discipline avaient surgi pour entraver le fonctionnement de la FABB. Naturellement, nous avons été laissés dans un wagon au lieu de nous mettre dans la locomotive. Ces actions entreprises par des personnes étrangères à notre famille avaient considérablement entravé la bonne marche de notre discipline. Il faut toujours se rappeler de cette période. Maintenant, il est impératif pour les hommes et les femmes de bonne volonté de s'y mettre et revoir la copie afin d'éviter à la discipline de sombrer beaucoup plus.»Mustapha Berraf considère qu'il est urgent de reprendre l'initiative avec les régions qui constituaient les berceaux de la balle au panier dans notre pays, entre autres Skikda, Annaba, Jijel, Blida, Boufarik, Miliana, Staouéli, Cherchell, Ténès, Beni Saf, Aïn Témouchent, Oran, sans oublier d'autres équipes et celles des quartiers de la capitale. Tous ces pôles de développement du basket-ball doivent retrousser les manches et mettre la main à la pâte. Berraf estime que chaque club devra créer une école de basket-ball en se rapprochant des établissements scolaires et surtout revoir les plans de formation des jeunes avec des entraîneurs compétents.Slimani candidat à la présidenceLa candidature au poste de président de la FABB lors de la prochaine assemblée générale élective du président du WA Boufarik, AliSlimani, se précise de plus en plus. Nos interlocuteurs veulent le retour des personnes dévouées pour le basket-ball national. Ils comptent évaluer la situation, diagnostiquer l'état du basket-ball à travers les différents angles, et apporter collectivement les solutions pour remettre le basket-ball sur les rails. Un plan de charge est en cours de finalisation par l'unique candidat pour la présidence de la FABB. Il sera soumis aux membres de l'AG afin de l'approuver, avant d'entamer la difficile mission qui ne s'achèvera pas lors d'un seul mandat. M'hamed H.


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