Algérie

Une digue pour la République



Installé par le président Tebboune, le 29 décembre de l'année dernière, l'Observatoire national de la société civile a mis plus d'un mois pour s'organiser. Son émergence sur la scène nationale est une nécessité de l'heure, compte tenu de la masse des défis qui obligent le pays à s'armer de toutes les énergies de la société. La première sortie de l'Observatoire, avant-hier, à Alger, intervient dans un contexte chargé d'incertitude sur les plans interne et externe. Outre la sensibilité de la séquence que vivent les Algériens sur le volet social, avec une inflation galopante, les dangers suscités par une situation géostratégique inédite avec un ennemi aux frontières du pays, rendent la donne politique complexe et imposent une mobilisation de tous les instants. Le président de la République, qui a travaillé à introduire la société civile dans les institutions élues de la République, attend d'elle plus qu'une simple réactivité aux événements qui mettent le pays face à des situations, pour le moins, délicates. La création de l'Observatoire national de la société civile est vue par le président Tebboune, comme le meilleur moyen de donner au mouvement associatif une perspective sérieuse et un cadre d'expression efficace pour lui permettre d'agir sur les grands choix de la société. Il n'est pas dit que son action émane d'en haut. La synergie que suscitera la superstructure est censée apporter une libération de la parole et de l'action, en faveur d'une émancipation des Algériens. L'objectif final est le vivre ensemble dans la diversité d'opinions et des idéologies. L'Algérie plurielle doit, absolument, émerger dans le respect mutuel des uns et des autres.Le voeu de Abdelmadjid Tebboune tient dans une aspiration profonde et légitime pour une société moderne, consciente des défis, forte par son ancrage historique et profondément tolérante. C'est cette Algérie là qui est «nouvelle» et qu'il va falloir construire. Une Algérie qui résistera aux agressions de toutes sortes et à la guerre de quatrième génération. Un peuple qui garde ses enfants auprès de lui. Et ce sont ces derniers qui le feront développer à coups d'idées géniales et d'initiatives innovantes. Cette immense mission ne pourra jamais être celle du Président tout seul, mais doit associer tous les citoyens liés par l'amour de la patrie et le serment fait aux martyrs de la révolution de Novembre. Cette synergie ne relève pas du voeu pieux. Le peuple algérien en est capable et l'a prouvé. Il s'agira de faire de l'esprit du
22 février 2019, un repaire pour tous. On se souviendra de la foule bigarrée, de la forte présence des femmes, de la parfaite entente des uns et des autres, indépendamment des idéologies. Cet esprit doit guider les associations quelle que soit leur nature. Elles ont toutes le devoir d'«éveiller» les Algériens et les associer à résoudre les situations conflictuelles qui traversent le corps social. L'objectif de cette société civile n'est rien d'autre que de «révolutionner» la façon d'être d'une jeunesse qui n'a pas encore trouvé sa véritable voie.
Le phénomène de la harga, cette tendance qu'ont les diplômés universitaires à voir leur avenir en Europe et le «plafond de verre» qui empêche toute aspiration à l'innovation dans tous les domaines, sont autant de contrariétés à lever et un immense chantier pour l'Observatoire, appelé à se déployer auprès de toutes les catégories sociales et fonctionner comme un désinhibiteur de la société. Le rôle de Observatoire est d'autant plus essentiel qu'il a été créé dans un contexte particulier caractérisé par une perte de confiance vis-à-vis des forces politiques, actuellement sans aucune réelle prise sur la société. Les partis n'innovent plus. Ils se contentent de reproduire les mêmes schémas,aujourd'hui, éculés, et l'on sent bien une incapacité à produire un discours mobilisateur. Ils ne sont plus la locomotive du «train Algérie» qui se retrouve à faire du surplace, deux ans après le formidable Mouvement populaire dont nous célébrerons le 3e anniversaire dans trois semaines.
Ce mouvement, justement, porté par des jeunes réunis en collectifs disparates, est un motif d'inspiration pour l'Observatoire qui devra trouver le chemin vers l'âme de l'Algérie plurielle et tolérante.


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