Algérie

Une digne héritière de Lalla Fadhma N'soumeur



Après de brillantes études secondaires à Tlemcen, sa ville natale, elle entame des études supérieures en France où elle a été membre de la Fédération de France du fln.A travers son itinéraire, elle a réussi à démontrer concrètement que la femme algérienne est la digne héritière de la Kahina et de Lalla Fadhma N'soumeur. Elle, c'est Mme Bouzina- Oufriha Fatima Zohra. La Fatima de l'Algérie indépendante est née à Tlemcen, il y a 75 ans. Enfant, cette femme qui a été de tous les combats, a fréquenté l'école coranique parallèlement à l'école française laïque. Très jeune, elle a subi les pressions de la société et la ségrégation de la France coloniale, mais elle n'a pas cédé. Ni le voile, imposé à 12 ans ni le fait d'être considérée par les Français colonisateurs comme une élève du «second collège», comme elle le dit elle-même, n'ont eu raison de sa détermination. «J'ai fait ma révolution», aime-t-elle à le répéter. Après de brillantes études secondaires à Tlemcen, sa ville natale, elle entame des études supérieures en France où elle a été membre de la Fédération de France du fln. A l'indépendance, elle rentre en Algérie et participe aux premières négociations commerciales algériennes avec la France. Elle est la première femme à soutenir un doctorat d'Etat en économie au Maghreb en 1972.
La soutenance de sa thèse qui porte le numéro 1, se déroule à Alger. «Les membres du jury ont dû se déplacer. Je tenais à présenter ma thèse dans mon pays, par principe», dit Mme Oufriha avec fierté.
Elle passe avec succès le concours d'agrégation devant un jury international en 1984 et est titulaire d'une licence en sociologie, d'un certificat de démographie, d'une licence d'histoire et d'un DES en droit privé. Mme Oufriha a alterné les postes de responsabilités au sein de la haute administration, enseignement supérieur et recherche, ainsi que la consultation nationale et internationale. Elle a publié plus d'une vingtaine d'ouvrages dont plusieurs portant sur le système de santé et population ou encore sur l'histoire politique, culturelle et économique du Royaume zianide.
Elle a également effectuée plusieurs études pour des organismes nationaux et étrangers et est auteure de plusieurs communications. Tout au long de sa vie, cette mère de deux enfants, a mené son combat: face à la France coloniale, pendant la décennie noire et jusqu'à aujourd'hui en continuant à produire intellectuellement. «J'ai réussi à démontrer qu'une femme est capable aussi de réfléchir, de produire de la réflexion, de la connaissance, des concepts et ce, dans de multiples domaines ce qui est plus difficile que d'étudier ou de travailler. Une nation qui ne réfléchit pas dans tous les domaines est une nation vulnérable», dit modestement cette femme. Il y a de quoi d'être fier et digne de cette enfant d'Algérie.


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