Algérie

Une dépendance alimentaire inquiétante Elle sera débattue au Salon international de l'agriculture



La dépendance alimentaire de l'Algérie est très élevée et inquiète les professionnels du monde agricole qui ont plaidé, hier à Alger, pour encourager des investissements à l'amont.
La facture des importations des produits alimentaires dépasse la barre de 10 milliards de dollars par an. Lors d'une conférence de presse, organisée et animée par la fondation Filaha-Innove pour annoncer la tenue de la 13e édition du Salon international de l'élevage, du machinisme, santé animale et de l'agroalimentaire (Sipsa et Agrofood) au Palais des expositions, du 15 au 18 mai, des agriculteurs, universitaires et autres professionnels ont mis l'accent sur la forte dépendance de l'Algérie des importations puisque même les produits dits «locaux» sont composés en grande partie d'intrants importés.
La liste des produits importés ne se limite pas aux céréales, la poudre de lait, les grains oléagineux, le sucre, le café mais, s'étend aux génisses, aux semences et autres intrants utilisés dans la production agricole.
A titre d'exemple, «le poulet est importé de toute pièce», a relevé Nacer Idres, vétérinaire et expert en production et santé animale.
Tout en plaidant pour l'organisation et la régulation de la filière avicole ainsi que la création d'un conseil interprofessionnel, M. Idres a évoqué la possibilité de produire le soja utilisé comme aliment au lieu de continuer à l'importer.
Des solutions existent pourvu qu'il y ait une jonction entre les professionnels et les responsables du monde agricole.
Il a proposé aussi la création d'un bulletin agricole spécialisé qui sera comme un bulletin météorologique entre les mains des aviculteurs pour faire leurs prévisions en production.
La filière a besoin d'être régulée afin d'assurer une stabilité de l'activité des producteurs avicoles. La création des abattoirs répondant aux normes est l'autre recommandation du spécialiste, qui a souligné que les abattoirs ne répondent pas aux normes et écoulent sur le marché des volailles à qualité nutritionnelle moindre, voire impropres à la consommation.
Plus de 500 exposants attendus
Par ailleurs, le Sipsa accueillera 550 exposants dont 350 étrangers représentant 30 pays, a indiqué Amine Bensemmane, président de la fondation Filaha-Innove.
Le salon accueillera des professionnels des différentes filières, des entreprises de l'agroalimentaire, des instituts techniques, des chambres agricoles et autres spécialistes du monde agricole.
En collaboration avec la Chambre nationale de l'agriculture, un concours génétique est également prévu pour primer les meilleures vaches laitières, vaches à viande, brebis, chèvres et chevaux.
Dans les prochaines années, les organisateurs du salon envisagent de «primer» les races locales qui doivent être valorisées.
Au salon, différentes races locales de bovins seront présentées afin de susciter l'intérêt des pouvoirs publics pour les développer telles que la Guelmoise et la Brune de l'Atlas dont le potentiel génétique pourrait être amélioré par l'insémination artificielle ou la transplantation embryonnaire.
En créant des partenariats avec des organisations patronales comme le FCE et le Ceimi, la fondation a réussi à placer le Sipsa comme espace interprofessionnel spécialisé de l'agroalimentaire.
La valorisation de produits agricoles, la réduction des importations en produits agricoles, l'organisation des filières sont autant de questions qui seront abordées au cours des forums organisés en marge du salon.


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