Algérie

Une démarche, de fausses notes



L'Algérie et le Maroc gagneraient beaucoup sur le plan régional et international en mettant à plat les nombreuses questions qui fâchent. La relance des relations bilatérales a même été un objectif d'Alger, car les économies des deux pays, mises l'une à côté de l'autre, sont potentiellement capables de booster l'économie maghrébine et au-delà africaine. Industrie, agroalimentaire, mines, pétrochimie, industrie pétrolière, agriculture, tourisme, aéronautique, automobile, pêche sont les atouts de cette économie duale des deux pays. Il y a également tout le potentiel sur le plan culturel, artistique notamment musical et cinématographique. C'est dire que les deux pays ont devant eux, au-delà des fortes connexions familiales entre les deux peuples, un avenir prometteur et potentiellement encourageant pour qu'ils soient vraiment le moteur de la croissance dans un continent africain en pleine mutation.Mais, tirer des plans sur la comète ne donne aucun résultat probant, si ce n'est les éternels regrets, sincères ou non, que les deux pays n'arrivent pas à renouer un véritable dialogue politique d'abord, ouvert ensuite sur tous les aspects bilatéraux. Le fait est que les relations algéro-marocaines sont restées figées au moins depuis juin 2005. Une date qui rappelle un mauvais souvenir pour l'Algérie, car c'était la dernière tentative algérienne pour reconstruire un pont que les Marocains s'évertuent de détruire à chaque fois que l'opportunité leur est donnée de prouver leur bonne foi à mettre de côté leur sempiternelle revendication sur un territoire classé par l'ONU comme non autonome et donc relevant d'un processus de décolonisation après l'invasion de 1975.
Il y a en réalité trop de fausses notes dans la démarche du Maroc relativement à ces appels d'ouverture des frontières, de relance de la relation bilatérale, de remise à plat des différends, pour qu'à Alger cela donne lieu à un changement de politique vis-à-vis du voisin marocain. La dernière sortie de Mohamed VI pour une relance des relations entre les deux pays a été suivie par une proposition de l'Algérie, centrée sur une priorité, celle de la relance de l'ensemble maghrébin, un forum idéal pour discuter et solutionner collégialement les problèmes qui bloquent le développement des pays maghrébins, et discuter tout autant des questions qui fâchent, qui divisent. Cependant, à Rabat, la proposition algérienne n'a pas été appréciée à sa juste mesure ni par rapport aux perspectives économiques, politiques et même sécuritaires qu'elle ouvre au plan régional.
Si le Maroc reconnaît qu'il n'accorde que peu d'importance à la construction maghrébine et que la réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères n'apportera rien de nouveau à un ensemble maghrébin en ‘'état de léthargie'', c'est pour mieux s'accrocher à sa proposition initiale, celle de la relance des relations bilatérales avec l'Algérie. C'est là un signe évident d'énervement et que les autorités marocaines viennent encore une fois de plus montrer leur peu de perspicacité devant des évidences, celles qui veulent qu'entretenir un climat de suspicion et d'agressivité en permanence, par presse interposée, n'est pas la meilleure des manières de solliciter des retrouvailles franches et cordiales entre deux pays qui se connaissent très bien. Alors, la question qui se pose est de se demander pourquoi, après tant d'années d'immobilisme, de franche animosité, Rabat se préoccupe, soudain, à quelques jours de l'ouverture d'un dialogue avec le Front Polisario sur l'avenir du Sahara Occidental, de proposer à l'Algérie une sorte de ‘'réconciliation''.


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