Les pays africains, anciennes colonies de la France et de l'Angleterre, doivent engager une "démarche collective" pour restituer les archives restées aux mains de l'ancien colonisateur, ont convenu des universitaires africains lors d'une rencontre samedi à Alger.Mbaye Thias, enseignant d'archivistique à l'université de Dakar, estime que pour parvenir à un processus de restitution "dynamique" de leurs archives en Europe, les Etats africains doivent "engager des discussions en groupe avec l'ancien colonisateur".
"Si chaque pays devait discuter individuellement et directement avec la France, par exemple, il n'y aura pas de 'solidarité fonctionnelle' pour comprendre les enjeux et les intérêts de chacun", a expliqué l'universitaire qui intervenait lors d'une rencontre en marge du 24e SILA.
Pour lui, "les archives ne sont pas une source primordiale pour l'écriture de l'histoire des colonisés qui doit explorer d'autres sources, comme les traditions et autre sources orale, matérielle ou immatérielle avec un décalage critique.
Le Sénégal, ancienne colonie de la France, a écrit son histoire en s'appuyant "seulement" sur une "infime" partie des archives, suivant un "consensus entre les producteurs des documents, les historiens et les archivistes", a encore dit l'universitaire sénégalais.
L'Algérie "doit continuer à réclamer la restitution de toutes les archives de l'époque coloniale", a encore insisté M. Soufi, ancien membre de la délégation algérienne pour la négociation de la restitution des archives.
La première demande de l'Algérie auprès de la France pour la restitution de ses archives, remonte à 1964. Depuis les discussions entre les deux parties s'étalent en longueur. La dernière reprise en date de ces discussions, ayant été annoncée pour septembre 2017 par le DG des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi.
Lors de cette annonce, il avait déclaré que la restitution de ces archives "spoliés ou déplacés pendant et après l'indépendance" était retardée en raison de la "lenteur de procédures réglementaires", notamment. Des rencontres sur l'histoire et l'édition, entre autres, sont programmées à 24e SILA qui se poursuit jusqu'au 9 novembre au Palais des expositions des Pins-Maritimes.
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Posté Le : 03/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz