Algérie

Une demande croissante et une offre limitée: Un dilemme pour les viandes rouges


La décision des autorités relative à la réduction des droits de douane qui sont passés de 30% à 5% pour l'importation des viandes rouges est considérée par la fédération nationale des éleveurs comme «une soupape de sécurité».Dans une déclaration faite au «Quotidien d'Oran», Brahim Amrani, vice-président de la fédération nationale des éleveurs d'ovins, a qualifié cette décision d'une «bonne chose». En affirmant que cette mesure permettra aux consommateurs de bénéficier de viandes rouges à des prix abordables.
Il est vrai, dit-il, «cela nous fait mal de recourir à l'importation, car c'est un manque à gagner pour nous, mais on doit satisfaire les besoins du consommateur, on doit assurer à nos citoyens 200 grammes de protéines au quotidien que ce soit en viandes rouge, blanche ou ?ufs».
«Malheureusement, ces quatre dernières années étaient particulièrement difficiles à affronter, notamment avec la faiblesse des précipitations qui est une contrainte directe pour l'élevage. Il faut comprendre une chose, les autorités, les éleveurs et leurs fédérations sont là pour essayer, selon les moyens à leurs dispositions, de garantir la sécurité alimentaire et on doit tous ?uvrer pour permettre aux citoyens de vivre dignement», ajoute notre interlocuteur.
«On n'a jamais vu une flambée pareille des prix auparavant, donc il est nécessaire de trouver des solutions pour faire face à une demande croissante et à une offre locale limitée des viandes rouges, à des prix raisonnables», assure la même source.
Justement, le président de la fédération nationale des importateurs de viande, El Hadj Sofiane Bahbou, a affirmé récemment dans les colonnes de notre confrère El Khabar que la mise en application de la nouvelle législation des droits de douane impactera automatiquement les prix, en précisant que «la viande importée pourrait être cédée entre 1.200 et 1.300 dinars le kg».
Les services concernés veulent réguler le marché. D'ailleurs les vendeurs seront désormais obligés d'afficher clairement le prix et le pays d'origine des produits. Et ce dans le but de garantir une transparence totale pour les consommateurs et instaurer aussi une concurrence saine entre les produits locaux et importés.
Brahim Amrani défend, pour sa part, les éleveurs en affirmant qu'ils ne sont pas responsables de cette flambée des prix et de l'offre limitée des viandes rouges. «L'éleveur est là, il fait son boulot, il est avec son troupeau du matin au soir, sans prendre un jour de repos, donc c'est aux décideurs qui sont dans les bureaux de trouver des solutions», dit-il, ajoutant que ces derniers «sont censés faire des études, des prévisions, d'anticiper des solutions pour éviter les situations de crises».
«Nos décideurs qui sont dans les bureaux doivent voir ce qu'on ne voit pas, du moment qu'ils ont les données, la logistique et les moyens, ils ne doivent pas gérer le quotidien mais faire des prévisions au préalable», argumente Brahim Amrani.
«Il est vrai que récemment des fermes d'engraissement ont été créées, mais cette solution est venue en retard, on verra ces retombées à partir de l'année prochaine», ajoute-t-il. La mission principale de l'éleveur, rappelle le vice-président de la fédération des éleveurs d'ovins, «est de travailler, de faire de l'élevage, produire de la viande rouge et blanche, mais au-delà de ces mission c'est aux décideurs de faire des prévisions, car ils savent ce qu'on a entre les mains et ce qu'on n'a pas». Enfin, notre interlocuteur émet le souhait que les producteurs soient associés dans la prise de décision et dans le développement de la filière.
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