Algérie - Céréales

Une délégation française début 2019 à Alger : Moscou et Paris se disputent le marché algérien du blé



Une délégation française début 2019 à Alger : Moscou et Paris se disputent le marché algérien du blé
La perspective de voir l’Algérie se tourner en exclusivité vers le blé russe suscite les craintes des exportateurs français. Ces derniers envisagent d’envoyer une délégation à Alger début 2019, pour tenter de sauvegarder leurs accès sur l’un de leurs marchés les plus importants. Début octobre, l’organe de surveillance Rosselkhoznadzor du ministère russe de l’Agriculture annonçait via communiqué que l’Algérie envisageait de s’approvisionner exclusivement en blé russe pour la nouvelle saison. Celui-ci précisait qu’un contrat devrait être signé une fois tous les certificats de conformité délivrés et que la décision algérienne serait basée sur les résultats de l’inspection du lot de blé d’essai qui sera envoyé à l’Algérie dans un avenir proche. Il n’en fallait pas plus pour créer la panique au sein du fournisseur traditionnel de l’Algérie en la matière, à savoir la France. Selon l’agence de presse Reuters, ces dernières années, le marché algérien a représenté environ la moitié des exportations françaises de blé tendre hors de l'Union européenne, et cette part a été encore plus importante jusqu'à présent pour la campagne 2018/2019, à environ 80%. L’agence de presse britannique indique ainsi que le ministre français du Commerce, Jean-Baptiste Lemoyne, a demandé à l'agence de promotion des exportations Business France de préparer une visite pour le premier semestre de 2019. Un voyage qui interviendrait de préférence au premier trimestre 2019, et qui devrait permettre de discuter de contrats d’achat et de vente de céréales. Pour sa part, l’association des exportateurs français de céréales Synacomex a déclaré qu’un soutien diplomatique était le bienvenu étant donné le lobbying exercé par la Russie pour entrer sur le marché algérien. Reuters rappelle dans ce sens que l’Algérie a jusqu’à aujourd’hui interdit l’entrée du blé russe sur son marché en raison d’une limitation stricte des dommages causés par la punaise des céréales, ce qui en fait l’un des rares marchés d’importation à ne pas avoir connu de hausse des flux en provenance de Russie, premier fournisseur mondial de blé. Cependant, cela pourrait vite changer, si les examens des lots envoyés par Moscou s’avèrent concluants. Il est vrai que si le blé français domine les importations algériennes de céréales, celui-ci est fortement concurrencé par d’autres producteurs sur le marché international, notamment la Russie et l’Argentine plus compétitifs en termes de prix. La réputation des blés français a également pâtit de récoltes désastreuses en terme de qualité en 2015 et 2016. Situation qui avait déjà poussé l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à se tourner vers les blés ukrainiens et argentins pour ses approvisionnements en 2015. Depuis, la qualité du blé français fait à chaque fois polémique, car parfois renvoyé par certains importateurs, comme l’Egypte, en raison de cas de présence de graines de coquelicot. En 2011, les examens phytosanitaires réalisés au Port d’Alger avaient détecté une contamination du blé au champignon toxique.


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