L'Union européenne a une nouvelle fois, à Alger, manifesté son extrême
inquiétude quant à la sécurité dans la zone sahélienne, notamment la
persistance de la présence de réseaux terroristes et de bandes maffieuses. A
Alger, où elle a rencontré les responsables algériens sur cette question
devenue d'importance autant pour les autorités algériennes que celle de la
région sahélo-saharienne, l'UE et les Etats-Unis, une délégation de la troika
européenne a estimé que la sécurité du sahel reste un objectif primordial.
Selon la présidente de la délégation de la troika europénne, l'ambassadeur auprès
du ministère des Affaires étrangères de la Suède, Mme Carin Wall, la sécurité
dans la région est primordiale, estimant que ‘'l'Algérie joue un rôle clé dans
le domaine de la sécurité'' dans la région du Sahara et du Sahel. Bruxelles a
ainsi démontré, une fois encore, qu'elle reste à l'écoute des développements
récents ayant marqué cette région. Pour la présidente de la délégation de la
troika européenne, la visite de la délégation de l'UE en Algérie traduit son
souhait de définir une stratégie et une approche commune par rapport à la
sécurité et au développement dans la région saharo-sahélienne'', a-t-elle
déclaré à la presse. En fait, l'UE voudrait, dans le cas de la sécurisation de
la bande sahélo-saharienne, qu'un agenda de lutte contre le terrorisme soit mis
en place rapidement.
L'appel du président malien pour
un sommet régional autour de la lutte contre le terrorisme et les groupes armés
a ainsi, cette fois-ci, retenu l'intérêt des Européens qui l'ont encouragé.
‘'C'est une très bonne initiative et nous espérons que la conférence pourrait
avoir lieu bientôt et permettre de déclencher cette coopération dont nous avons
besoin'', estime Mme Wall. Un point de vue d'ailleurs partagé par l'Algérie qui
a réaffirmé, par la voix de M. Abdelkader Messhal, ministre délégué aux
Affaires maghrébines et africaines, sa volonté de lutter contre le crime
organisé et les bandes terroristes qui écument cette vaste région d'Afrique. Le
ton est d'autant à l'inquiétude, des deux côtés de la rive méditerranéenne, que
les groupes terroristes affiliés à Al-Quaida au Maghreb se seraient, selon des
rapports d'experts de l'ONU, mis aux méthodes des grands cartels de la drogue
pour financer leurs opérations dans la région. L'inquiétude du commandement
américain pour l'Afrique (Africom), actuellement basé en Allemagne, sur les
activités de plus en plus intenses de groupes de trafiquants de drogues dures
et leurs accointances avec des groupes terroristes activant dans la région ne
serait pas étrangère à la récente visite à Alger du chef de ce commandement.
Ainsi, le financement des activités terroristes par l'argent du trafic de
drogue a été dénoncé récemment par un haut responsable onusien qui a alerté
mardi le Conseil de sécurité.
‘'Nous avons acquis des preuves
que deux flux de drogues illicites, l'héroïne dans l'est de l'Afrique et la
cocaïne dans l'ouest, se rejoignent désormais dans le Sahara, empruntant de
nouveaux itinéraires à travers le Tchad, le Niger et le Mali'', a affirmé le
directeur du Bureau des Nations unies sur la drogue et le crime (ONUDC),
Antonio Maria Costa. ‘'Des répercussions dans les pays voisins, au Maghreb par
exemple, sont inévitables'', a-t-il ajouté, relevant que ‘'les terroristes et
les forces anti-gouvernementales dans le Sahel puisent des ressources du trafic
de drogue pour financer leurs opérations, acheter des équipements et payer
leurs troupes''. A l'issue de ce débat sur le trafic de drogue en Afrique, le
Conseil de sécurité a adopté une déclaration non contraignante dans laquelle il
souligne que ‘'dans certains cas, le lien de plus en plus étroit entre le
trafic de drogue et le financement du terrorisme constitue une source de
préoccupation croissante'', précisant une intensification de ‘'la coopération
transrégionale et internationale afin de lutter contre le problème de la drogue
dans le monde et les activités criminelles connexes''.
Le lien entre trafic de drogue et
activités terroristes dans la région du sahel inquiète au plus haut point les
autorités des pays riverains, mais également l'UE qui voudrait sécuriser
davantage les routes commerciales en Afrique.
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Posté Le : 10/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Ilias
Source : www.lequotidien-oran.com