Une délégation du sénat us à Tunis à la veille des législatives

Les deux "vieillards" Rached Ghannouchi du parti islamiste Ennahdha et Béji Caïd Essebsi de Nidaa Tounes ont reçu, dimanche, séparément bien entendu, une délégation du Sénat américain.Le chef du parti islamiste a ouvert la porte de son bureau pour accueillir cette délégation qui, sur le plan protocolaire, s'est "félicitée" du rôle joué par le parti islamiste dans l'évolution du processus démocratique en Tunisie. De son côté, Béji Caïd Essebsi a joué les "intimes" en la recevant chez lui, à la Soukra (un quartier de la capitale). Sans doute, les entretiens auront porté sur les chances de la transition démocratique dans une Tunisie qui se prépare à des élections décisives pour son avenir et pour ses relations extérieures. Mais le fait que les visites des délégations américaines se sont toujours limitées aux leaders des deux grandes formations politiques du pays, alors que la gauche a toujours été ignorée par les autorités américaines, suscite des interrogations et parfois des inquiétudes. Que se sont dits les membres de la délégation américaine et les deux "vieux" Tunisiens ' Pourquoi cette visite à la veille des élections, s'interrogent les observateurs et les divers acteurs politiques ' Ces inquiétudes qu'expriment bon nombre de Tunisiens traduisent l'attachement de ces derniers au libre choix du peuple et à la souveraineté de la décision nationale. Pour certains, l'air désabusé, les résultats des prochaines élections ont été déjà scellés, comme si la délégation du Sénat américain est venue porteuse d'un message de son gouvernement aux deux grands partis politiques tunisiens, sans omettre de leur apporter le soutien de la Maison-Blanche à se partager le pouvoir au lendemain des élections. Serait-ce la vérité ' La réalité politique et les intérêts de l'Oncle Sam dans la région ne peuvent que corroborer cette hypothèse. D'autant plus que les membres de le délégation, pour la plupart du parti du président Obama, seraient au centre des laboratoires où se décide l'avenir des nations. Cet intérêt aux élections est, bien entendu, partagé par le gouvernement de Mehdi Jomaâ qui a recommandé aux gouverneurs et à tous les membres de son cabinet d'assister l'instance indépendante des élections. Non sans attirer l'attention sur les dangers qui guettent le processus électoral et, partant, le processus de la transition démocratique dans son ensemble Confirmant les dires du chef du gouvernement, le ministre de l'Intérieur, M. Ben Jeddou, a déclaré que des menaces terroristes existent pour le mois de septembre dans le sud du pays et dans les montagnes. Pour tranquilliser les citadins, M. Ben Jeddou a affirmé que les villes ne sont pas concernées par ces menaces proférées par des parties qui cherchent à "torpiller le processus du passage du pays à la stabilité".Cependant, la journée de dimanche ne s'est pas terminée sans frayeur pour les Tunisiens. Vers 17h30, une coupure générale du courant électrique a touché quasiment tout le pays. Obnubilés par le phénomène du terrorisme, les usagers ont pensé, sans réfléchir, à un sabotage en prélude à des actes plus graves. La panne a duré deux heures environ, et le courant électrique n'a été rétabli, progressivement, qu'en soirée. Il y avait plus de peur que de mal, et les divers services publics (transport, ports, aéroports et hôpitaux) ont poursuivi normalement leurs activités. Selon le premier responsable de la société publique d'électricité et de gaz (STEG), il s'agissait d'un court-circuit survenu à la centrale de Ghannouche, ville du sud-est du pays. Ce qui a intrigué le plus les usagers est que cette panne est intervenue en fin de journée dimanche (férié) relativement clémente au plan du climat qui ne nécessitait pas un recours aux climatiseurs.M. K.NomAdresse email