La rationalisation de l'exploitation et l'atténuation des pressions dues au développement économique accéléré de ces dernières années sont les deux contraintes majeures auxquelles sont confrontées les ressources naturelles en Algérie.
Une synthèse d'éléments préliminaires sur la refonte de la politique de gestion des ressources naturelles en Algérie présentée par Zeraia Lamri, professeur d'universités et spécialiste des espaces forestiers, évoque l'atténuation de l'exode rural et la maîtrise des ressources hydriques comme facteurs-clés d'une politique efficace de gestion de l'espace. Ainsi, il ressort que le fléau de l'exode rural, qui a déjà été en nette croissance durant les années 1970 à la faveur du développement industriel qu'observait le pays à l'époque, s'est aggravé depuis les années 90.
Le transfert d'une population rurale active en population urbaine et suburbaine a fragilisé la qualité de vie dans les grands centres urbains, notamment en surexploitant les disponibilités possibles en eau potable et en favorisant différentes formes de nuisance et pollution. Cet élément fait partie d'une série de constats sur les mutations spatiales qu'observe l'Algérie ces deux dernières décennies et qui requièrent une réflexion dans un cadre approprié pour l'aménagement du territoire devant aboutir à la présentation de solutions à long terme, et ce, par l'incitation à une répartition homogène de la population sur le territoire national».
Concernant la nécessité d'une gestion rationnelle des ressources hydriques, le document citera, à titre d'exemple, «le nouveau projet pour l'alimentation en eau potable de la ville de Tamanrasset à partir d'une nappe de In Salah» et dont la durée de vie ne saurait dépasser «la cinquantaine d'années» au vu du caractère fossile de la nappe albienne. Cependant, «d'autres nappes phréatiques méritent d'être inventoriées et mieux préservées en protégeant le manteau forestier naturel de l'atlas saharien qui les alimente en eau de pluie», est-il encore souligné avant de suggérer qu'«en considération du réchauffement climatique annoncé et de la sécheresse prévue, la mise en place d'un observatoire des ressources hydriques nationales permettrait de mieux conseiller les décideurs.
L'intérêt nouveau à monter un observatoire consisterait à mutualiser les différentes compétences existantes, mais qui ne se concertent pas régulièrement pour leur permettre d'avoir une synthèse transversale des compétences organisées verticalement». Il a été rappelé aussi l'impact néfaste des décharges publiques, dont un nombre important n'a pas fait l'objet d'études de faisabilité, notamment en matière de pollution sur les nappes phréatiques.
Posté Le : 28/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Naili
Source : www.elwatan.com