L'OTAN prépare une nouvelle stratégie de défense antimissile avec pour
seule cible l'Iran. Le Conseil OTAN-Russie qui s'est tenu vendredi à Bruxelles
a voulu en être le précurseur.
C'est du moins le souhait des
pays atlantistes qui veulent absolument entraîner Moscou dans une toute
nouvelle approche mais toujours va-t-en-guerre qu'ils ont «dignement» hérité de
Bush. La réflexion a été retenue depuis qu'Obama a renoncé à l'idée bushienne
de mettre en place un bouclier antimissile en Pologne et une station radar en
Tchéquie. «L'OTAN sera impliquée d'une manière plus active dans la mise en
place d'un bouclier antimissile territorial», a déclaré Carmen Romero.
L'Iran est donc «cette nouvelle
menace» contre laquelle se prépare activement le monde occidental sous une
impulsion indéniablement américaine mais originellement israélienne. Oslo sera
la première étape des discussions devant être menées à cet effet entre les
représentants des pays membres de l'OTAN et ceux de Russie. L'Alliance envisage
même d'inviter à cette conférence des 22 et 23 janvier 2010 les ambassadeurs
des pays du DM et de l'ICI. «L'OTAN voudrait prendre leur avis sur l'approche
qu'elle devrait développer en matière de sécurité, la même ou selon des
spécificités comme le cas de l'Algérie ?», dit Nicolas De Santis.
Le nouveau concept commencera à
prendre forme, selon Bureau, d'ici à fin avril ou début mai, après finalisation
par les 12 experts chargés de le définir et remise de leur rapport au SG de
l'OTAN. Lisbonne sera en novembre 2010 probablement la dernière étape de ce
processus de maturation d'un concept stratégique de défense antimissile qui
sera dirigé uniquement contre l'Iran. Entre les deux dates, les ministres de la
Défense se réuniront à Mons (Belgique) au quartier militaire de l'OTAN pour en
fixer les contours et les moyens. «On considère aujourd'hui l'Iran comme une
menace à moyenne portée alors qu'on la voyait comme une menace à longue
portée», a souligné Romero. Bureau, pour sa part, fait dans la nuance en
indiquant insidieusement que «nous ne recherchons pas toujours des ennemis,
parfois, ce sont les ennemis qui nous cherchent.
Nous restons une alliance de
défense». Romero affirme, elle, que «l'OTAN se prépare à faire face au risque
iranien d'une manière générique». La défense antimissile est donc remise à
l'ordre du jour et, dit-elle, «on se concentre sur cette région».
Pour cet autre responsable à
l'OTAN, Mauriste Jochems, «si le problème n'est pas résolu à Vienne, l'Iran
peut constituer une menace sur la sécurité dans le monde». Nicolas De Santis
fait savoir que des projets de défense antimissile existent depuis 7 ou 8 ans.
«Aujourd'hui, il s'agit de faire face au risque croissant de prolifération des
armes de destruction massive, chimiques, de la cybercriminalité.» La nouvelle
approche oblige, dit-il, à «la mise en conformité de certains concepts
développés par Bush pour qu'il n'y ait plus d'initiative des USA ou de l'UE
mais de l'OTAN». C'est, aux yeux des atlantistes, «une meilleure garantie pour
atteindre l'objectif de sécurisation des populations». La Russie est appelée
ainsi à «se joindre à l'effort, tout autant que tous les autres pays pour un
débat le plus large sur le processus de sécurité». Pour De Santis, «on a besoin
d'une stratégie de dissuasion pour dénucléariser le monde et empêcher
l'invention et la fabrication d'armes nucléaires nouvelles».
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Posté Le : 05/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com