La pénible conjoncture économique imposée par la pandémie de coronavirus a contraint les plus hautes autorités du pays, à leur tête le président de la République, à prendre des mesures qu'elles jugent nécessaires et urgentes.Pour faire face un tant soit peu à toutes les perturbations constatées ces derniers jours sur le marché, engendrées par la frénésie des citoyens et caractérisées par une hausse importante des prix, une spéculation généralisée à l'origine d'une forte tension sur les produits de large consommation, Abdelmadjid Tebboune décide d'interdire l'"exportation de tout produit stratégique, soit-il médical ou alimentaire jusqu'à la fin de la crise, à l'effet de préserver les réserves stratégiques nationales".
Dans son discours à la nation mardi dernier, le chef de l'Etat, sans les citer, parlait en fait des produits de première nécessité, c'est-à-dire de large consommation. Il s'agit ainsi du sucre, de l'huile, des pâtes, du lait et des légumineuses, entre autres. Certains produits sont en principe interdits à l'exportation, car la matière première avec laquelle ils sont fabriqués est subventionnée.
La mesure concerne, au fond, les producteurs qui achètent eux-mêmes les intrants pour passer ensuite à la phase d'exportation. L'on peut évoquer, à titre d'exemple, les fabricants de pâtes alimentaires qui se procurent eux-mêmes le blé dur sur le marché international sous un régime douanier appelé "admission temporaire" et non pas celui soutenu par l'Etat.
Cette mesure présidentielle se veut en réalité un avertissement adressé de manière directe aux spéculateurs qui exploitent, sans scrupules, l'état de panique générale de la population pour stocker les produits de base dans le but de susciter une pénurie et augmenter les prix.
D'où l'instruction de Tebboune pour "dénoncer les spéculateurs et les auteurs de ces rumeurs, afin de les traduire en justice". Cette décision est venue également rassurer davantage le peuple atteint de "fièvre acheteuse" qui ont pris d'assaut les espaces commerciaux pour constituer des stocks de divers produits chez eux par peur des lendemains qui, pensent-ils, ne s'annoncent guère rassurants. "Il n'est point nécessaire de se ruer sur les commerces pour acquérir et stocker les produits alimentaires.
Il ne faut pas non plus croire les fakes news ni les rumeurs tendancieuses?", indique le Président. Cette suspension des exportations a pour autre objectif d'éviter toute rareté de ces produits sur le marché national qui risque de créer un affolement général au sein de la population surtout en cette période délicate. Cela dit, des opérateurs avouent que cette interdiction n'est point opportune.
Car, arguent-ils, l'offre est abondante et les différents produits de consommation sont fabriqués en quantités suffisantes et donc à même de répondre largement aux besoins nationaux. Il faut, toutefois, noter que certains producteurs feront les frais d'une décision qu'ils jugent contraignante, eux qui sont présents en force dans l'export.
B. K.
Posté Le : 19/03/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badreddine KHRIS
Source : www.liberte-algerie.com