Les élus des Assemblées Populaires des Wilayas (APW) du pays touchées par la réduction drastique du budget annuel 2017, appréhendent sérieusement les prochains mois en terme de projets en cours de réalisation, appelés à l'être ou projetés.C'est ce qui ressort de nos multiples contacts avec les présidents de ces institutions à travers le pays. Nos interlocuteurs argumentent la préparation des législatives du 4 mai dernier, leur déroulement et l'élection des nouveaux membres de l'APN pour justifier l'absence de réaction des élus de ces institutions. Ces derniers jours, l'heure est aux discussions sur les petits investissements socio-économiques tels que ceux portant rénovation des conduites d'alimentation d'eau potable, l'électricité, le bitumage des rues, l'entretien et la maintenance des plages dans la perspective de la période estivale.Bon nombre de présidents d'APW ont estimé que la décision de cibler les budgets de wilayas pour appliquer la politique d'austérité dans le pays a été faite dans la précipitation. Ils ont également argumenté le fait que toutes les communes et localités du pays ont un lourd passif de gestion scabreuse et chaotique. «Même si l'on argumente la baisse du prix du pétrole, cela n'explique pas les coupes sombres pratiquées sur les budgets de wilaya. Cela va être très dur de gérer», a expliqué Farouk Djeraïa le président de l'APW Annaba.D'autres élus de la même institution comme à Constantine et à Blida se sont interrogés sur les avantages importants accordés dans divers domaines aux animateurs du secteur privé. Il y a ceux qui ont parlé de mauvaises gestions restées impunies dans les administrations de l'Etat. Il suffit de rappeler les nombreuses commissions d'enquête diligentées sur la gestion de telle ou telle autre wilaya, EPE ou ministère qui se sont toutes achevées en eau de boudin. Il est aussi question de l'intrusion du politique dans la gestion patrimoniale des biens publics.Elle serait, selon nos mêmes interlocuteurs, la cause principale de l'état de déliquescence de la gestion, l'accumulation de factures impayées par l'administration et les ponctions commanditées par les autorités locales pour le financement de projets non budgétisés et à caractère populiste. L'on a pris pour exemple l'APW d'Annaba qui a vu son budget s'effilocher au gré des coupes sombres imposées ces dernières années passant de 4 milliards DA en 2015 pour 2,50 milliards DA en 2016 et atteindre enfin un peu plus de 1,76 milliard de DA seulement pour le budget 2017. Bien peu pour la gestion du quotidien de presque 700.000 habitants de la wilaya. La même révision à la baisse drastique a caractérisé les 48 wilayas.D'où les autres questions posées sur la mission impartie aux représentants à différents niveaux des institutions de la République. Le ridicule suprême des moyens que l'Etat avec la complaisance des députés, sénateurs et autres, est qu'il a été décidé de mettre à la disposition de la wilaya le minimum de finances pour contribuer à la matérialisation des projets socio-économiques locaux. Qui a arbitré cette décision du budget de chacune des 48 wilayas ' Suffira-t-il ou finira-t-il dans l'escarcelle de l'industrie de la corruption courant 2017 ' La question est posée par un élu.Il en a ajouté une autre portant sur les capacités financières très réduites mises à la disposition des entités socio-économiques étatiques' L'on s'interroge sur les possibilités de réalisation des opérations prioritaires telle que l'alimentation en eau potable. A Annaba, il s'agit d'un aspect fondamental qui répond à la démarche préconisée par le wali Youcef Cherfa.Il avait clairement annoncé que «2017 sera l'année de l'eau dans la wilaya d'Annaba». Dans d'autres wilayas, ce sont des opérations d'amélioration du site urbain, d'éclairage public, d'entretien et de maintenance des routes, de prise en charge de handicapés et personnes âgées et autres citoyens à besoins spécifiques.Il y a celles qui doivent se poursuivre. Mais il y a cette question lancinante que les citoyens expriment quant aux répercussions négatives sur le pouvoir d'achat que pareille austérité entraînerait. Déjà bien entachée, la crédibilité de l'Etat risque d'en pâtir. Telle est, en tout cas, la conclusion donnée par la plupart de nos interlocuteurs à cette baisse drastique du budget annuel des APW à travers tout le territoire du pays.Il est également avancé que cette baisse devrait servir à renforcer le contrôle des écritures comptables et à l'évaluation des projets ou toute autre opération que l'une ou l'autre des 48 APW du pays projettent réaliser courant 2017.
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Posté Le : 23/05/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com