Une crise qui n'en finit pas

Le manque de liquidités persiste avec acuité au niveau des bureaux de poste de la wilaya d’El Oued. Des enseignants, tous cycles confondus, rencontrés à la Recette principale, ont menacé de recourir à une grève ouverte et de paralyser totalement le secteur si aucune mesure n’est prise pour mettre fin à cette crise. Celle-ci, qui a débuté il y a plus de six mois, ne cesse de susciter la colère de la population et d’alimenter la chronique quotidienne. Des enseignants et autres citoyens disent qu’ils sont contraints de patienter durant plusieurs heures dans les bureaux de poste pour retirer leur argent, mais que la plupart du temps ils repartent les mains vides. Quand les fonds arrivent, c’est la ruée. Des files interminables se forment tôt le matin, avant l’ouverture du bureau, notamment à la Recette principale. Une virée de ce côté nous a permis de constater le calvaire de tous ces gens, surtout celui des personnes âgées. Certaines, atteintes de maladies chroniques, nous ont déclaré qu’elles ne pouvaient plus supporter de faire la chaîne pendant des heures, voire des jours, à l’extérieur et à l’intérieur du bureau de poste. La formule fatale: «Il n’y a plus d’argent», tombe comme une sentence de mort sur la tête de tous les fonctionnaires. Ce sont les travailleurs de l’éducation, notamment les enseignants, qui souffrent le plus de ce problème du fait que leurs emplois du temps ne leur permettent pas de rester longtemps dans les bureaux de poste.
Les explications des responsables d’Algérie Poste ou ceux de la BNA n’ont pas convaincu la population d’El Oued. Un enseignant nous a déclaré avec amertume que le virement des traitements ne provoque plus de la joie, mais plutôt de l’humiliation et de la souffrance, puisque cela veut dire: «J’ai de l’argent dans mon compte CCP mais je ne peux pas le dépenser. »