La pénurie d?huile constatée à travers le territoire national pose une nouvelle fois la question de nos frontières. Le patron de Cevital vient de révéler que la production de son usine de Béjaïa dépasse largement les besoins nationaux sans compter les huiles importées. La réponse à la question est évidente : le précieux liquide est exporté par les contrebandiers dans les pays voisins. Le phénomène n?est pas nouveau. Il a été constaté depuis une trentaine d?années et il perdure. Il avait commencé à l?époque où l?Algérie s?était mise à soutenir le prix des médicaments, de la semoule, des produits alimentaires, à l?époque - et qui se poursuit d?ailleurs - de l?essence à bon marché. Tous ces produits étaient vendus à très bon marché ou échangés contre d?autres produits dans les pays voisins, notamment le Maroc et la Tunisie. Hadj Bettou, un trafiquant notoire, était devenu milliardaire grâce à la contrebande en tous genres à laquelle il se livrait avec le Niger. C?est l?un des rares à avoir payé le prix de ces méfaits. A Tébessa, un malfrat de quat? sous est devenu lui aussi milliardaire grâce au trafic avec la Tunisie. Il est devenu si puissant qu?il nargue l?Etat et qu?il se permet de se faire lui-même justice en allant jusqu?à pousser un journaliste au suicide. Sa force : le pouvoir corrupteur de l?argent, bien sûr, et des complicités au niveau de services censés pourtant défendre la loi et l?ordre. Le plus incroyable se situe au niveau de la frontière algéro-marocaine. Celle-ci est fermée officiellement depuis 1994, et pourtant elle est des plus perméables, malgré la tension existant entre les deux pays. Des produits de première nécessité sont déversés au Maroc, et celui-ci nous renvoie en échange des produits nocifs pour la santé de la population, tels que la drogue ou du whisky frelaté. Pourtant, les autorités algériennes laissent faire. Sont-elles incapables de sécuriser une telle zone ? Ou est-ce délibérément que cette frontière a été transformée en passoire ? Les mauvaises langues disent que tout le monde trouve son compte dans cette situation, surtout les potentats locaux qui ont ainsi l?occasion de s?enrichir facilement et rapidement. Si le Pouvoir central ne met pas fin à la saignée, il sera accusé d?incompétence face à la mafia. De sa capacité à neutraliser les corrompus en tous genres dépendra sa crédibilité.
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Posté Le : 18/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tayeb Belghiche
Source : www.elwatan.com