Algérie - Revue de Presse

Une course à l'emploi et des incompréhensions



Depuis l'annonce du nouveau dispositif de soutien à l'emploi, entré en vigueur au début du mois en cours, les agences locales de l'emploi sont prises d'assaut par des centaines de jeunes dans l'espoir de se faire inscrire sur la liste des primo-demandeurs d'emploi. Hier, plusieurs jeunes âgés entre 18 et 35 ans attendaient leur tour pour déposer leur dossier dans un des bureaux de l'agence locale sise au boulevard Adda Benaouda. Titulaires de diplômes universitaires, techniciens supérieurs, diplômés de la formation professionnelle ou encore n'ayant aucune qualification se dirigent vers le tableau d'affichage contenant des notes d'information sur les nouvelles mesures. Si pour les universitaires la portée des textes était généralement bien maîtrisée, les jeunes sans qualification semblaient confondre entre ce dispositif et les mesures d'aide sociale prônées par les pouvoirs publics. C'est ainsi que Hakim, un jeune demeurant à El-Braya et en rupture avec la scolarité depuis plus de 3 ans et sans aucun savoir-faire, affirme qu'il s'est rendu à l'ALEM pour bénéficier de la pension versée par l'Etat pour les jeunes chômeurs. Après avoir reçu quelques explications d'un jeune universitaire qui s'est efforcé à expliquer que l'agence ne prend en charge que les primo-demandeurs et que les jeunes ne possédant aucune qualification professionnelle ne peuvent que bénéficier du contrat de formation insertion, à savoir la 3ème catégorie du dispositif. A entendre parler Hakim, on s'aperçoit que dans son esprit le fait de s'inscrire lui ouvrait droit à une pension. A côté, une jeune fille, Amina, titulaire d'un diplôme de TS en santé, spécialité laboratoire, datant de 2005, affirme: «Même si j'ai exercé chez un privé qui me payait à raison de 6.000 DA par mois, alors que je m'occupais des prélèvements sanguins et du secrétariat, je me considère toujours en tant que primo-demandeur. Au fait officiellement je le suis en raison de ma déclaration à la CNAS. Ce dispositif constitue pour moi un espoir d'autant plus que les opportunités de recrutement sont actuellement réelles avec la nouvelle carte sanitaire mise en place». Interrogée sur le dispositif, Amina estime qu'il offre de meilleures conditions de recrutement et quand cela est concrétisé, le fait de bénéficier de la couverture sociale et de travailler dans la dignité, revêt une importance capitale et la confirmation dans le poste dépend des efforts fournis pour le mériter. Quant à Mohamed, titulaire d'un diplôme de formation professionnelle, spécialité coiffure, depuis 3 ans, il affirme que hormis les 8 mois passés en tant que stagiaire dans un salon, il a «bricolé à droite et à gauche». Pour lui, être recruté à travers une institution publique offre des garanties aussi bien sur le plan financier avec une rentrée d'argent acceptable que dans la stabilité, étant donné que l'emploi est assuré au moins pour une année. Cependant, malgré la médiatisation dont a fait l'objet le nouveau dispositif, des incompréhensions persistent chez les jeunes. Pour rappel, le nouveau décret ouvre les portes du monde du travail à tous les jeunes, âgés de 18 à 35 ans, sans discrimination à commencer par les diplômés universitaires, les techniciens supérieurs, les détenteurs de diplômes de la formation professionnelle et enfin les sans formation ni qualification. La première catégorie devra bénéficier de contrat d'insertion des diplômés (CID) d'une durée de trois années avec une contribution mensuelle de l'Etat allant jusqu'à 12.300 dinars pour un jeune universitaire durant la première année, avant de passer progressivement à 10.000 dinars durant la deuxième année puis à 7.800 dinars durant la troisième année. Pour les techniciens supérieurs, la contribution mensuelle sera de 10.200 dinars durant la première année, 8.200 dinars pour la deuxième année et 6.100 pour la troisième année. Pour les primo-demandeurs de la seconde catégorie, ils auront droit à des contrats d'insertion professionnelle (CIP) d'une durée de deux années avec des contributions mensuelles de 8.000 dinars pour la première année et 6.000 dinars pour la 2ème. Enfin, la dernière catégorie des jeunes chômeurs sans formation ni qualification aura droit à des contrats de formation et d'insertion (CFI) d'une durée d'une année avec une contribution mensuelle de 6.000 dinars. Outre ces aides directes, l'Etat prend en charge les frais de couverture sociale des jeunes chômeurs et couvre également l'ensemble des frais de n'importe quelle session de formation au profit du détenteur du contrat d'insertion. Mieux encore, une prime d'encouragement à la recherche de formation mensuelle de 3.000 dinars est prévue au profit des bénéficiaires du dispositif qui auront réussi à s'inscrire dans un stage de formation d'une durée maximum de six mois dans les filières ou spécialités en déficit sur le marché de l'emploi.


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