«Une corrida pour inaugurer les arènes mais aucun taureau ne sera sacrifié» Le maire d'Oran Hassam Mohamed Zine-Eddine affirme :

De notre envoyé spécial à Oran
Hassan Gherab
L'annonce dernièrement de la prochaine réouverture des arènes d'Oran a réjoui tous les Oranais attachés à leur ville et à la protection de son patrimoine et de son identité. C'était la nouvelle tant attendue, l'événement même. Mais bien vite tout le monde sera refroidi par une rumeur selon laquelle les autorités locales auraient décidés d'organiser une corrida pour inaugurer les arènes, histoire de replacer cet espace dans sa symbolique et son contexte originels. Evidement, la conclusion est vite tirée : qui dit corrida, dit taureau, picadors, matador, banderilles, muleta, estoc et mort de l'animal après avoir été martyrisé et saigné pour le plus grand plaisir du public !La nouvelle se répandra comme une traînée de' sang. La réaction des écolos et des défenseurs des animaux ne se fait pas attendre. Des groupes se forment sur facebook pour dénoncer ce retour au massacre sauvage des taureaux alors qu'ailleurs, en France et en Espagne, des arènes sont fermées. Lors d'un dîner organisé à la mairie d'Oran à l'occasion du salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (ERA 2011) qu'avait accueilli la ville la semaine dernière, nous avons rencontré le président de l'Assemblée populaire communale (APC) d'Oran, Hassam Mohamed Zine-Eddine, à qui nous avons posé la question de la manière la plus directe : «C'est quoi cette histoire des arènes ' Il est vrai que vous avez l'intention d'organiser une corrida pour leur inauguration '» «Oui», répond simplement et tout aussi franchement M. Hassam. Et quand nous évoquons la levée de boucliers que cette corrida, à juste titre, suscite, le maire, très serein, dit qu'il est au courant «pour la simple raison que j'ai été le premier attaqué, même des associations étrangères s'y sont mises». A notre étonnement qui se double de réprobation, M. Hassam répond par un sourire et précise : «Mais il n'a jamais été question de tuer le taureau. On a prévu une corrida pour inaugurer les arènes mais aucun taureau ne sera sacrifié».A la question de savoir pourquoi il n'y a eu aucun démenti. Le maire nous réplique que c'est ce qu'il vient précisément de faire, «parce que vous m'avez posé la question». Là, il marque le point. Il y aura donc une corrida pour la symbolique, le taureau repartira, furieux sûrement après les passes, mais vivant.