Algérie

Une coordination qui coordonne le néant



Seuls deux jeunes, lassés de lire les journaux et heureux de recevoir une personne étrangère, nous accueillent. Une fois notre identité dévoilée, ils nous demandent de patienter. Rapide coup d'œil sur les affiches et les photos sur les murs. Aucune ne semble indiquer la présence d'un mouvement qui aspire à  un changement politique et démocratique. Pas de slogan, pas de monde, l'endroit ressemble à  un hall d'immeuble abandonné. «Les militants de la CNDC n'assurent pas de permanence durant la semaine. Si vous voulez les rencontrer, il vous faudra venir la veille de leur rassemblement hebdomadaire ou au plus tard le lendemain. Ils ne se réunissent que ces jours-là, soit le vendredi et le dimanche», déclare le militant du RCD qui nous a reçus. En réponse à  notre question sur le manque de militants lors des rassemblements, il nous fait immédiatement sortir l'argument sécuritaire. «Je vous assure qu'il y a eu du grabuge lors du dernier rassemblement, dit-il, sauf que les forces de l'ordre innovent chaque fois dans leurs méthodes.»
Pourtant, tous les médias ont rapporté que la CNCD perd chaque samedi une bonne partie de ces militants. D'ailleurs, il n'y avait que Ali Yahia Abdennour, n°1 de la CNCD, le 11 juin dernier. Personne ne peut le nier : quand les Algériens croient en une cause, aucun dispositif sécuritaire ne peut les arrêter. L'argument sécuritaire ne peut expliquer à  lui seul la défection des Algériens quant à  cette coordination. L'échec de la CNCD ne se limite pas seulement à  la mobilisation des Algériens. Sur le réseau social Facebook, elle n'arrive pas à  attirer de grandes foules.
Au moment où la page des médecins résidents en grève rassemble près de 6500 adhérents, la page de la CNCD ne compte que quelque 2000 sympathisants. Le dernier post mis en ligne date de près de 10 jours. La plupart de ses publications se limitent à  des dépêches de presse. Constat : rien ne réussit à  la CNCD. Ni le réel, ni le virtuel.
 


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