Si les relations diplomatiques entre Alger et Berlin ont toujours été excellentes même du temps des deux Allemagne, il n'en demeure pas moins que le niveau de la coopération n'est pas à la hauteur du potentiel que recèlent les deux pays, notamment en matière économique. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, en visite de deux jours à Alger à partir d'aujourd'hui, le dit franchement. «Il est vrai que nous sommes encore loin d'avoir exploité tout notre potentiel.C'est aussi la raison pour laquelle je viens à Alger accompagné d'une grande délégation d'entrepreneurs», confie-t-il à El Watan. La visite de M. Steinmeier sera mise à profit pour faire une «évaluation» de l'état de la coopération et surtout pour «réfléchir à des nouvelles pistes d'explorations et d'autres domaines d'investissement et de coopération dans la recherche et la formation». Cependant, aucune signature d'accords économiques n'est prévue, nous assure-t-on.Il faut dire que l'Allemagne a renforcé sa position en Algérie après l'entrée en vigueur de l'accord militaire global d'un montant de dix milliards d'euros qui s'étale sur dix ans.Un accord important qui prévoit l'acquisition d'engins militaires allemands et la construction d'une usine de blindés en Algérie avec une capacité de 120 chars annuellement. L'Allemagne, dont l'économie est portée essentiellement par un énorme réseau de petites et moyennes entreprises dans le domaine de la mécanique, apparaît comme un partenaire de choix pour l'Algérie qui ne cesse d'exprimer son souhait de diversifier son économie.Mais pour beaucoup de PME allemandes de type familial, le climat des affaires et les conditions imposées aux entreprises étrangères ne favorisent pas l'investissement. L'Algérie peut tirer profit de l'expérience allemande en la matière en redonnant de l'importance à la formation professionnelle dont l'Allemagne fait figure de modèle. L'Algérie, à la recherche d'énergies alternatives à l'heure où le pétrole se raréfie et dont les cours connaissent une chute permanente, peut également s'inspirer de l'expérience allemande en matière des énergies renouvelables.Le projet Desertec n'a pas fait long feu, il a été vite enterré. Le chef de la diplomatie connu pour sa sensibilité écologique estime que «l'initiative industrielle Desertec a accompli un travail d'avant-garde et aidé à entamer le processus, crucial et désormais irréversible, de développement des énergies renouvelables en Afrique du Nord». Mais l'Algérie semble faire un autre choix. Celui de l'exploitation de gaz non conventionnel qui rencontre une opposition de plus en plus grande. Sécurité régionaleAu-delà de la coopération bilatérale, la sécurité régionale prendra une part importante des discussions entre Ramtane Lamamra et son homologue allemand. Même si l'Allemagne n'apparaît pas comme un acteur de premier rang dans les conflits régionaux. Contrairement à la politique d'intervention militaire des néo-conservateurs, l'Allemagne s'est montrée souvent moins enthousiaste au choix du «va-t-en en guerre». Dans les crises qui minent notamment les pays du Moyen-Orient, Berlin privilégie l'option politique pour le règlement des conflits. Le cas syrien est un exemple des plus édifiants.Alors que les puissances occidentales s'activaient pour lancer une offensive, Berlin avait brandi son «veto» en déclarant que l'échec de la diplomatie ne doit pas nécessairement mener au début de l'option militaire. «Il ne peut y avoir la paix, il n'y aura la paix que grâce à une solution politique», préconise aujourd'hui le chef de la diplomatie allemande. Une position qui converge avec celle de l'Algérie qui exprime ses réserves aux solutions qui passent par des voies militaires.
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Posté Le : 24/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hacen Ouali
Source : www.elwatan.com