Algérie

Une coopération à visage humain



Dans l'imaginaire algérien, l'Argentine c'est l'association de Maradonna et de la pampa. C'est pourtant un pays dont l'image doit pour beaucoup à l'illustre écrivain Jorge Luis Borges et au légendaire tango. Mais l'Argentine, ce n'est pas seulement que cela. C'est d'abord un pays qui, revenant de loin après avoir été en quasi faillite il y a peu, a redressé la barre et assaini ses finances et son économie. Il est connu que les Argentins mesurent l'état de leur bien-être social au fait d'avoir tous les jours de la viande dans leur assiette.De la viande, l'Argentine en a pour elle-même et pour les autres dans la mesure où elle est l'un des leaders mondiaux en la matière. Elle exporte ce produit vers l'Algérie qui est l'un de ses bons clients au regard du volume des échanges entre les deux pays. La visite d'Etat en Algérie de la présidente argentine, Mme Christina Fernandez de Kirchner, rappelle qu'au-delà de l'excellence des relations entre les deux pays, il est souhaitable de faire plus et mieux. Regardée comme une puissance émergente sur le plan international, l'Argentine est vouée à exercer un rôle évident dans le traitement de la crise financière internationale en raison de sa profonde connaissance de la question. A cet égard, elle est éligible à constituer un partenaire écouté et crédible.L'Algérie est l'un des pays qui peuvent, à juste titre, vouloir bénéficier du savoir-faire et de l'expertise de l'Argentine, plus particulièrement dans les secteurs de l'industrie et des technologies nouvelles. Le seul partenariat commercial ne peut pas être un lien fort si par exemple l'Argentine vend plus qu'elle n'achète et que l'Algérie ne représente qu'un fournisseur d'hydrocarbures ou de gaz. A ce niveau, le pragmatisme est de mise entre les deux parties car il ne s'agit pas pour les deux parties d'asseoir leurs échanges sur les bons sentiments.Il est utile, avec l'Argentine mais aussi avec d'autres pays latino-américains dont elle se rapproche, l'Algérie recherche des opportunités d'affaires mutuellement avantageuses en dehors des zones avec lesquelles elle commerce dans le monde. La question qui se pose est celle de savoir si la visite officielle de Mme Fernandez de Kirchner pourra impulser l'implication d'investisseurs argentins dans les projets économiques induits de l'Algérie. La problématique du transfert de technologie reste entière dans ce cas de figure au-delà du consensus qui existe entre les deux pays sur le plan de la politique internationale.La refondation profitable des relations bilatérales pourrait ainsi passer par le dépassement des visions réductrices qui tendraient à enfermer les deux pays dans des perceptions fausses. Il n'y aurait ainsi pas de dynamique entraînante si un pays aux potentialités aussi larges que l'Algérie n'était regardé que comme un débouché pour les biens de consommation ou une station d'hydrocarbures. Une telle configuration ne devrait pas empêcher, avec l'Argentine comme avec les autres pays partenaires d'Amérique latine, une coopération à visage humain qui se soucierait autant du c'ur que, ce n'est pas interdit, du portefeuille. Puisse la visite de Mme Fernandez de Kirchner aider, aussi, à cela.


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