Les avocats ne décolèrent pas. Le boycottage de la cour d?Alger se poursuit et les robes noires n?écartent plus le recours à d?autres actions pour obtenir des autorités la satisfaction de leurs revendications.La conférence nationale du Conseil national des barreaux, prévue les 21 et 22 juin prochains à Alger, semble décisive pour la suite du mouvement de protestation des robes noires. Maître Chorfi Cherif, membre du Conseil de l?ordre des avocats d?Alger, annonce la couleur: «Lors de cette conférence nous allons débattre des problèmes et de la situation de la profession, les entraves et atteintes répétitives aux droits de la défense. Nous allons sortir avec une plate-forme de revendications et le boycottage de la cour d?Alger va se poursuivre jusqu?à la satisfaction de nos réclamations». Pour préparer cette conférence nationale, les avocats ont annulé leur assemblée générale extraordinaire prévue hier mercredi. «La conférence nationale va réunir tous les avocats du pays», explique maître Chorfi Cherif. Le lieu de la tenue de cette rencontre n?a pas été encore fixé: «Nous sommes en train de prospecter», se contente de dire notre interlocuteur.Les avocats comptent sur la mobilisation générale pour faire aboutir leurs revendications au moment où le conflit s?enlise. Le ministère de la Justice n?a pas «encore répondu» aux demandes des avocats. «Il n?y a aucun dialogue, ni même une invitation à discuter. C?est le mépris total», se plaint maître Chorfi. Le boycottage de la cour d?Alger va-t-il se propager et faire tache d?huile ? «On verra bien si on va étendre le boycottage à d?autres cours. Je ne peux pas anticiper sur les décisions de la conférence nationale, je dirais simplement que tout est possible et c?est à la conférence de décider», répond maître Chorfi.A l?origine de la colère des avocats, la nouvelle cour d?Alger, un bâtiment flambant neuf dépourvu d?espace pour les robes noires.«Ce n?est pas seulement un problème de toilettes, le problème est beaucoup plus profond que ça ! L?absence d?espace pour les avocats au niveau du siège de la cour d?Alger, c?est la goutte qui a fait déborder le vase de nos revendications et sorti les avocats de leur silence. Cette situation reflète le mépris envers les avocats et leurs conditions de travail», insiste l?avocat pour replacer le boycottage de la cour d?Alger. Il poursuit: «Certains ont essayé de confiner notre action dans une affaire de toilettes et d?espace. Je répète que c?est beaucoup plus profond, qu?aujourd?hui les avocats sont dans l?impossibilité d?exercer leur métier comme il se doit».Le bâtonnat national avait appelé, dimanche dernier, le collectif de défense à la tenue d?une assemblée générale extraordinaire pour examiner les développements de la situation de la défense. Le Conseil national de l?ordre des avocats a observé dimanche une grève d?une journée au niveau des tribunaux et cours de l?ensemble des wilayas du pays, simultanément avec la grève illimitée entamée depuis quelques jours dans les tribunaux de la wilaya d?Alger. La plate-forme de revendications soumise par les robes noires comporte des réclamations générales portant notamment sur la nécessité de respecter les droits du collectif de défense et la dignité de la profession, ainsi que l?arrêt des poursuites judiciaires à l?encontre de 39 avocats. Selon maître Chorfi Cherif, il y a 3.000 robes noires à Alger et 22.000 avocats dans tout le pays.
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Posté Le : 14/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamid Guemache
Source : www.lequotidien-oran.com