Algérie

Une compétence en appel



Annuellement, le pays bénéficie de 12 milliards de m3 d'eau de précipitations soit un remplissage de près de 9 milliards de m3/an grâce à ces infrastructures qui permettent aussi de fournir 3,5 milliards de m3 d'eau potable.L'annonce avait été faite en janvier 2017 par le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali Le même responsable annonçait également la mise en service de 6 nouveaux barrages. Il n'aura pas le temps d'apprécier le travail de son équipe qu'il était relevé de ses fonctions. Il avait osé dire non aux ordres de Ridha Koulinef un des trois frères chefs de l'entreprise spécialisée dans la matérialisation des projets de barrage très proche de la famille des Bouteflika. C'est ce qui permettra à Hocine Nécib de reprendre sa fonction moins d'une année après l'avoir quittée.
A partir de là, malgré quelques réalisations d'ouvrages trompe-l'?il, le secteur des ressources en eau entra dans la tourmente de nombreux projets. Financièrement soutenus par l'Etat au centime près, la plupart des projets ne survivront pas aux abandons impunis de chantier par l'entreprise des Koulinef. A l'image des 6 nouveaux barrages prévus pour entrer en service en 2017. Dans le lot, il y a celui de Mellague dans la wilaya de Tébessa dont la réception, annoncée par Abdelmadjid Ouali, était prévue fin 2017. L'on était loin des 80 sites destinés à la réalisation de nouveaux barrages. Selon Hocine Necib, une trentaine auraient fait l'objet d'étude de faisabilité avec mise à disposition des enveloppes financières. Y compris celle du projet de réalisation du barrage Koudiet Hricha (Guelma).
Le ministère de Hocine Necib s'était aperçu tardivement que les études avaient démontré que la composante géologique de la terre, composée essentiellement de gypse, ne permettait pas la réalisation de ce projet. Si la vulnérabilité du site a été prise en considération pour le gel du projet, la même disposition ne sera pas appliquée pour bloquer les 50 milliards DA qui lui étaient destinés. Pour calmer la déception des populations, il a été lancé, toujours en projet, un autre projet alternatif. Il consiste la réalisation d'un petit barrage aux abords de l'oued Charef. D'une capacité de stockage de 100 millions mètres cubes/an, sa réalisation a été évaluée à 3 milliards DA. Ce petit barrage (château d'eau serait plus approprié) est destiné à assurer le transfert du précieux liquide vers le barrage Debagh, Il y a également ce dossier d'alimentation en eau potable des quelques 55.000 habitants. Ils composent les populations d'Illizi alimentées au moyen de puits Artésiens.
La même situation de distribution d'eau potable est vécue par les habitants des localités de Thihaout. Ils sont alimentés en eau potable par un puits traditionnel. Celle de Ifra est logée à la même enseigne. Elle est dotée d'un puits avec une pompe dont le débit s'élève à 260 mètres/cubes/jour. «Très insuffisant pour répondre aux besoins de la population» précisent plusieurs cadres du ministère des ressources en eau. Ces problèmes et bien d'autres comme les travaux de remise en état des conduites de distribution en eau potable de la population de Annaba devraient être rapidement pris en charge. L'actuel ministre a, pour l'aider, son expérience. Comme ces projets qu'il avait suivis quelques mois avant son départ à Constantine alors qu'il était directeur de l'hydraulique. Un de ces projets nécessitait 32 milliards DA. Il y a aussi le barrage de la localité de Henkouche Chétaïbi/Annaba). Il aurait permis à ce site qualifié d'un des plus beaux du monde de lancer le tourisme dans toute la région.
Le nouveau ministre le connait très bien du reste. Il a donc du pain sur la planche. Comparativement à tous ses prédécesseurs, il maîtrise bien le secteur. L'on peut même affirmer que cet ingénieur d'état en hydraulique y a grandi. Il a gravi un à un l'échelle hiérarchique en occupant respectivement les fonctions de Directeur de l'hydraulique à Biskra (1999/2003), Annaba (2003/2010) Sétif (2010/2011), Constantine (2011/2017) Béjaïa (2017/2019). Cette expérience lui a permis de créer la première société sous le sigle «Société des Eaux et Assainissement de Tarf et Annaba (SEATA) en partenariat avec une société allemande en 2010. Sa mutation au même poste de directeur de l'hydraulique à Sétif puis à Constantine a consolidé ses compétences dans la réalisation des barrages, la rénovation des conduites d'eau potable et celles de l'assainissement. Son prédécesseur n'a rien apporté de nouveau lorsqu'il a affirmé lors de cérémonie de passation de consignes que : «le nouveau ministre est un enfant du secteur et le connaît très bien».
Cette appréciation largement justifiée a été bien notée par les cadres présents bien au fait des dossiers de financement de projets hydrauliques et d'assainissement. Ils n'hésiteront pas, si cela leur est demandé, de dénoncer des situations portant sur la mauvaise gestion des enveloppes financières. Celles-ci ont été dépensées en pure perte dans de prétendus travaux sur des réseaux d'alimentation en eau potable ou d'assainissement qui durent toujours depuis des années.


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