Algérie

Une commune aux multiples carences


Une commune aux multiples carences
Malgré les budgets alloués par l'Etat, la commune de Chabet El Ameur n'arrive pas à sortir la tête de l'eau.La majorité des projets de la commune de Chabet El Ameur sont à l'arrêt faute de payement des entreprises réalisatrices. L'aménagement urbain, l'assainissement, la construction de la bibliothèque communale et le raccordement en eau potable sont, entre autres, des projets qui n'ont pas vu le jour. Alors que des budgets alloués à certains de ces projets sont déjà consommés. Il ne fait plus bon vivre à Chabet El Ameur, une localité rurale distante de 35 km au sud-est de Boumerdès.Les habitants de la commune dont le nombre a atteint les 38000 âmes (statistiques de 2008) font face, quotidiennement, à d'innombrables problèmes. Ceci est conjugué à une gestion aléatoire des affaires de la commune par des élus souvent accusés par les citoyens d'incompétence et de manque de savoir- faire. D'ailleurs, près de 21 mois après leur élection à la tête de l'APC, les responsables locaux n'ont pas fait grand-chose pour améliorer le quotidien des habitants qui ne cesse de se dégrader.Le désaccord entre les élus de différentes formations politiques a accentué le marasme des citoyens qui réclament l'amélioration des conditions de vie dans la localité. Ces deux dernières années, la commune a enregistré le plus grand nombre d'actions de protestation de citoyens depuis une décennie. Il ne se passe pas une semaine sans que le siège de l'APC ne soit fermé par des villageois manifestant leur colère contre les promesses électorales du l'actuel P/APC d'obédience FLN.«Notre commune est sinistrée», peste un habitant rencontré au centre- ville avant d'enchaîner : «Voyez par vous-même dans quelle situation nous vivons. Les routes sont dégradées, pas de trottoirs pour les piétons, les squats des espaces publics sont légion, les fuites d'eau sont partout et les déchets ménagers jonchent tous les coins, c'est l'anarchie totale au centre-ville». Que ce soit au boulevard du 1er novembre ou celui baptisé du nom de Belkacemi Mouloud ou encore celui du marché, la situation est catastrophique et rien ne donne l'envie d'y vivre.Projets à l'arrêtSur la route menant au quartier Groupement nord, Karim, un jeune habitant de cette partie de la ville, nous informe que l'entreprise chargée des travaux portant aménagement urbain a abandonné le chantier depuis près de quatre mois. Ce projet inscrit en 2009 et lancé en 2012 est à l'arrêt faute de non paiement des tranches réalisées par l'entreprise, nous dira notre interlocuteur, membre de comité de quartier. «Nous sommes durement pénalisés par le retard mis dans l'achèvement des travaux dudit projet», fulmine notre interlocuteur.Et d'ajouter : «Nous avons fermé le siège de l'APC plusieurs fois mais rien n'est encore réglé». Sur place, les engins appartenant à l'entreprise sont garés et de temps à autre des travailleurs viennent entamer des opérations de maintenance sur ces machines et repartent. La route traversant ce quartier était le seul chemin pour les villageois du versant nord-est pour rallier le chef-lieu communal d'où son importance. Ce n'est pas le seul projet qui est à l'arrêt. D'autres chantiers ont subi le même sort comme l'aménagement urbain du la cité Istiklal, située à quelques encablures du siège de l'APC.L'entreprise chargée de sa réalisation n'a effectué que 50 % du projet alors que l'enveloppe allouée est totalement consommée, selon un élu. Par conséquence, les habitants de ladite cité pataugent dans la boue et respirent de la poussière en été. Pour exprimer leur ras-le-bol, ils ont fermé récemment le siège de l'APC, seul moyen pour se faire entendre. Des projets de raccordement aux réseaux d'assainissement sont, également, à l'arrêt à l'image des travaux lancés dans les villages Matoussa et Ben Chehra.Il faut dire qu'en terme de raccordement au réseau des eaux usées, la commune enregistre un grand déficit. Près de 500 fosses septiques sont recensées à travers la localité. Le plus grand nombre de ces fosses sont localisées dans les villages Aït Saïd, Azzouza et Tellis. Le maire avait promis aux villageois d'en finir avec ces fosses qui empoisonnent leur quotidien mais aucun de ces villages n'est assaini totalement à ce jour.En sus de cela, le projet de la bibliothèque communale, inscrit en 2006 et lancé en 2012, est à l'arrêt et les 19 millions DA affectés ont été consommés avant même que l'édifice ne sorte du sol. Les férus de la lecture craignent l'arrivée à terme du mandat de l'assemblée communale avant même que la bibliothèque ne voit le jour.Pénurie d'eau potableLa saison estivale dans cette région de Boumerdès est synonyme du cauchemar en raison du manque d'eau potable. Près de 10000 habitants sont privés d'eau en cette période de l'année. Les villages situés sur le versant nord-est, notamment Azzouza, Ait Saïd, Ait El Hamel et Ouled Ben Abdellah, sont dépourvus de ce liquide vital. Le projet portant réfection d'une ancienne conduite en fonte et qui devait alimenter une partie de cette région est à l'arrêt depuis plusieurs mois.Les responsables locaux peinent à trouver des solutions effectives pour étancher la soif des villageois. Ici, les habitants ne croient plus aux promesses des pouvoirs publics. «Ils nous ont promis en 2011 de régler la pénurie d'eau potable, mais au jour d'aujourd'hui, rien de cela n'est concrétisé», dénonce Mohamed, un habitant d'Aït Saïd. «Pis encore, on nous a promis un raccordement à partir du barrage de Koudiet Asserdoune, mais nous n'avons rien vu venir.Autre promesse : les responsables de l'hydraulique parlent de la réalisation du projet d'alimentation en eau potable à partir de la station de dessalement de l'eau de mer de Cap Djenet». Par ailleurs, les fuites d'eau sont récurrentes au niveau des quartiers du chef-lieu communal où un projet de rénovation du réseau AEP avait été réalisé récemment.


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