Perché à plus de 800 m d’altitude sur le massif montagneux du Djurdjura, le village de Zoubga a accueilli mercredi dernier une délégation parlementaire accompagnée d’élus locaux et de directeurs de wilaya, afin de saluer l’effort des villageois qui œuvrent pour la sauvegarde de l’environnement et la préservation de leur cadre de vie, ce qui lui a valu le titre de “village le plus propre de Kabylie” en 2007 puis en 2013.
Cette occasion a aussi permis d’écouter les doléances des villageois et du maire d’Illiltène, Azzoug Ouramdane, qui, encore une fois, a alerté les autorités sur un nouveau glissement de terrain qui menace le chef-lieu communal et les habitations du village Aït-Aïssa-Ouyahia.
À l’entrée du village de Zoubga, une belle statuette représentant un fabricant d’ustensiles en bois, appelé Aneccab, rappelle le passé traditionnel de ce village connu autrefois pour ce métier artisanal.
D’autres décors viennent agrémenter la placette principale et les ruelles de cette petite cité qui garde toujours ce côté traditionnel et typique de la Kabylie comme ces maisonnettes en pierre qui résistent encore au temps et au rude climat des hautes montagnes.
Zoubga est aussi sans doute le premier village en Kabylie à avoir réalisé une décharge maîtrisée par ses propres moyens et acquis un véhicule de collecte d’ordures propre au village depuis 1986, instaurant un système de gestion des déchets ménagers qui profite au citoyen et à la nature.
Le village dispose également d’un musée d’objets traditionnels, d’une crèche, d’une aire de jeu, d’une bibliothèque, d’une salle d’informatique, d’un kiosque multiservices et d’une ambulance pour évacuer les malades et les femmes enceintes.
Pour gérer les questions sociales et économiques du village, un comité a été créé, comme de coutume, depuis 1986, par les citoyens eux-mêmes. Ils ont élaboré un règlement intérieur qui a été présenté à la population pour approbation et puis validé en assemblée générale.
“ Ces lois sont nées de situations déjà vécues au village, elles sont adoptées pour répondre à un réel besoin de réglementation du cadre de vie”, lit-on dans le document qui stipule encore que “par souci d’égalité et de justice, ce règlement s’applique à tous et le montant des amendes a été élevé volontairement et fortement afin d’être dissuasif.”
Le village dispose de plusieurs commissions qui sont chargées de veiller au respect de ces dispositions villageoises et d’assurer continuellement la préservation et la gestion des biens publics.
“C’est une organisation qui est ancrée dans nos us. Il s’agit d’un mode de gestion basé sur l’assemblée du village, Tajmaht. Cela nous permet d’avoir un cadre de vie agréable pour tous les villageois”, nous dira Boukaouma Bouhou, membre du comité de village.
Parmi ces commissions, le secrétariat a pour mission d’appliquer le règlement intérieur du village, d’organiser les réunions, de trancher sur l’ordre du jour et de présenter le bilan moral et financier, mensuel et annuel, puis la commission chargée de l’arbitrage des litiges et contentieux a pour mission de régler à l’amiable tous les conflits pouvant opposer les villageois.
Vient la commission de suivi des travaux qui rassemble tous les ouvriers qualifiés de Zoubga. Ces travailleurs ont pour mission l’entretien et la réparation des ouvrages, la réalisation et le suivi des travaux lancés par la collectivité suivant le système du volontariat.
Il y a également la commission sociale et du respect des traditions. Cette dernière a pour but d’organiser les fêtes, de faire respecter les us et coutumes et d’aider les nécessiteux.
Une manière d’organiser l’avenir avec l’esprit constructif du passé qui a su sauvegarder l’empreinte des siècles et l’identité d’un peuple.
Kouceila Tighilt
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Posté Le : 17/11/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: Liberté ; texte: Kouceila Tighilt
Source : liberte-amgerie.com du samedi 16 novembre 2013