Une commission de surveillance sourde et muette
Jamais une campagne électorale n'a été aussi entachée d'irrégularités comme celle qui vient de s'achever. Pourtant, comme son nom l'indique, la Commission de surveillance et de contrôle du scrutin n'a rien vu. Son président, l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Teguia, n'a rien vu ou entendu. Pour lui, il n'y a rien à signaler, la campagne s'est déroulée dans de « bonnes conditions ». Mais les violations ont tellement été nombreuses. Durant ces 19 jours de campagne, l'affichage a dépassé l'entendement. Les murs des immeubles, les arrêts de bus, les vitrines des commerces et même les poteaux électriques ont été masqués par les portraits du candidat-président, alors que la loi a prévu des espaces pour. Plus grave, durant les derniers jours de la campagne, des portraits du même candidat ont été accrochés aux poteaux de l'éclairage public des nombreux carrefours de la capitale. Ces banderoles ne peuvent être mises à ces endroits sans l'aide de camions dotés de grues, dont seules les APC disposent. Les ministres, eux, n'ont jamais été aussi actifs. Subitement, Djamel Ould Abbes, ministre de la Solidarité et de la Communauté à l'étranger, a décidé d'imposer aux compagnies publiques de transport (aérien et maritime) une réduction de 50 % sur les tickets de voyage, sans prendre en compte les difficultés financières auxquelles elles font face.Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, a inauguré en présence de plusieurs journalistes de nombreux « tronçons » d'autoroute, alors que son collègue des Transports, Amar Tou, à lui, trompé l'opinion publique, en lui faisant croire, sous les caméras de l'Unique, au lancement d'une ligne du métro d'Alger, alors qu'il ne s'agissait que d'un essai ! Le lancement réel de cette ligne du projet est prévu « normalement » vers la fin 2009. Ne dérogeant pas à la règle, Abdelkader Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, a réuni plusieurs clubs sportifs, au siège de la wilaya d'Alger, pour leur distribuer des enveloppes financières conséquentes. Pendant cette campagne, Saïdal décide aussi de mettre gracieusement à la disposition des malades chroniques un million d'unités de médicaments. Ces actions auraient pu être accueillies avec satisfaction si elles avaient été prises en dehors de la campagne. Elles constituent une violation du principe d'équité entre les candidats, que la Commission de Teguia n'a pas vu ou n' a pas voulu voir.
Posté Le : 10/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com