Algérie

Une commission d'enquête et beaucoup de zones d'ombre



Pour faire la lumière sur le nombre croissant de décès, enregistrés ces derniers temps au niveau du centre
de référence de lutte contre le cancer de Misserghine, une commission d'enquête sera dépêchée aujourd'hui d'Alger.
Interpellé sur le sujet par des journalistes, lors de la sa dernière visite à Oran, le ministre de la Santé, Ould Abbas, avait promis l'envoi d'une commission d'inspection qui serait chargée d'apporter des réponses aux attentes des malades et de leurs familles.
Le Centre anti-cancer de Misseghine est une structure de référence chargée de la prise en charge des enfants atteints de cancer de toute la région Ouest. L'activité de cette structure a été largement affectée par la pénurie de médicaments qui sévit ces derniers mois au niveau aussi bien des officines que des structures hospitalières.
Plusieurs sources de cette structure sanitaire avaient fait état d'une pénurie de médicaments qui avait poussé la direction à procéder à de perpétuels changements de programmation des séances de chimiothérapie et de radiothérapie. «Les réactifs et les produits utilisés dans le traitement prescrit aux enfants manquent et certaines familles, notamment celles originaires des régions Sud-Ouest, éprouvent de grandes difficultés pour le suivi médical de leurs enfants. «A plusieurs reprises nous nous sommes retrouvés impuissants devant des cas de détresse», affirment nos sources.
Il y a environ deux mois, nous avions évoqué le calvaire de la famille du petit Hamza atteint de leucémie. Nous avions, à travers les médias, lancé un S.O.S, pour lui procurer des cups de sang nécessaires à son traitement. Un bienfaiteur, installé en France, qui avait consulté le message sur un site Internet, avait pris attache avec le laboratoire qui produit ces cups en Suisse. Il avait réussi à lui procurer une certaine quantité. Malheureusement, le destin avait voulu que le petit Hamza abdique devant la maladie.
«Ce problème de cup de sang existe toujours malgré un arrivage au mois de mars dernier. Toutefois, une bonne organisation pourrait régler ce problème, car le produit est disponible au niveau de certaines structures hospitalières qui n'en ont pas besoin. C'est un problème d'approvisionnement qui aurait dû être pris en charge par la tutelle», notent avec scepticisme nos sources.
La famille du petit Hamza a confirmé ce fait. «Lors de nos tentatives de trouver un cup, nous l'avions trouvé disponible aussi bien au niveau de l'hôpital de Tlemcen qu'à Sidi Bel-abbès. Nous n'avions pas pu l'avoir car c'est un produit qui ne peut être manipulé que par un personnel médical. Les responsables de ces structures sanitaires s'étaient montrés désolés de ne pouvoir accéder à notre demande», affirment-ils.
Actuellement, plusieurs sources parlent d'une moyenne de 6 à 7 décès dans le centre anti-cancer de Misserghine. C'est une moyenne qui fait frémir quand on sait que cette structure est dotée du statut de centre de référence. La commission d'enquête dépêchée à partir d'Alger par le ministère de la Santé pourrait faire la lumière sur les conditions offertes au personnel médical pour prendre en charge les petits enfants malades, venus de toute la région Ouest.




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